Seigneur Jésus, toi qui as pris sur toi nos souffrances

« Jacques, serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus Christ, aux douze tribus de la Diaspora, salut ! Considérez comme une joie suprême, mes frères, de buter sur toute sorte d’épreuves. Vous savez, une telle vérification produit l’endurance »
Lettre de Jacques 1,1-11.

Alors que nous commençons aujourd’hui la lettre de Jacques, comme à chaque fois, j’invite mes frères et mes sœurs à prendre leur Bible et à regarder d’abord où se trouve cette lettre et à lire la petite introduction placée au début, s’il en existe dans cette bible. Les bibles protestantes n’ont pas d’introduction, sauf la TOB, qui est œcuménique. Jacques salue ceux à qui il écrit : aux chrétiens d’origine juive vivant à Jérusalem et dans le monde. A l’époque de Jésus, plus de Juifs vivaient hors de Palestine qu’à l’intérieur.
Comme en tout temps, comme pour tous les peuples, comme pour chacun d’entre nous, la vie de ces personnes n’était pas sans toute sorte d’épreuves. La vie est ainsi faite, à la fois magnifique et tragique, douce et amère, semée de joies profondes et de souffrances indicibles. Alors que j’écris ces lignes, la Russie cherche le corps de victimes d’un crash aérien, un quartier de Damas est violemment bombardé et détruit, un de mes amis vit ses dernières heures à la clinique Jeanne Garnier de Paris.
Jacques invite ses fidèles à ne pas craindre les épreuves. Elles ont un sens, grâce au Christ : elles sont le cehmin de la purification et du salut. Il redit avec ses mots ce qu’exprimait déjà Job en réponse à sa femme qui lui conseillait de maudire Dieu : « Tu parles comme une insensée. Si nous acceptons le bonheur que Dieu nous donne, pourquoi n’accepterions-nous pas aussi le malheur ? » (Job 2,10). Il prend appui sur l’attitude de Jésus, injustement menacé de mort : « Père, tout t’est possible, éloigne cette coupe loin de moi ! Et cependant, non pas comme je veux, mais comme tu veux » (Marc 14,36).
Seigneur Jésus, toi qui as pris sur toi nos souffrances, toi qui as été transpercé pour nos fautes (cf. Isaïe 53,5), apprends-nous à offrir nos souffrances plutôt qu’à les subir, aide-nous à concevoir une grande joie à la pensée que tu nous unis, par ces épreuves, à ton offrande pour la rédemption du monde.
† Emmanuel Lafont
Evêque de la Guyane