Le dernier discours de Moïse

« Ce que je te commande aujourd’hui, c’est d’aimer le Seigneur ton Dieu, de marcher dans ses chemins, de garder ses commandements »
Deutéronome 30,15-20.

Le dernier discours de Moïse, juste avant de monter sur le mont Nébo, qui faisait face à la terre promise, est d’une grande profondeur. L’homme a voué toute sa vie à la libération de son peuple. Il l’a conduit hors de la maison d’esclavage, l’Egypte, et l’a accompagné dans sa longue marche dans le désert, pendant quarante ans. Le voilà au terme de sa vie. Il sait qu’il n’entrera pas dans la terre promise. Josué va prendre sa suite. Il donne à son peuple ses dernières recommandations.

Elles sont fondamentales, elles vont à l’essentiel. Son peuple veut vivre, et il veut vivre heureux. Comme souvent, il ne se rend pas compte que le bonheur suppose que certaines conditions soient remplies, car sur cette terre, rien n’existe sans rien ! L’illusion que l’on puisse obtenir à la fois le beurre et l’argent du beurre est une illusion infantile. Le bonheur a un prix.

Ce prix, c’est l’obéissance aux lois de Dieu ! Elles sont faites pour nous préserver du mal et nous conduire au bonheur. Celui qui nous a créés, en effet, sait ce qui est bon pour nous. Il connait aussi ce qui nous fait du mal et peut nous détruire. N’en faisons-nous pas l’expérience chaque jour ? Est-ce que la méchanceté, le mensonge, le non-respect d’autrui et de ce qui lui appartient, l’orgueil, la recherche obsessionnelle de la richesse ne nous font pas énormément de mal ? Oui ! Nous le savons.

Seigneur, tu as la bonté de nous offrir ce carême pour retrouver la joie de l’Evangile et tu nous rappelles que la joie consiste à aimer, c’est-à-dire à tout donner et à se donner soi-même. Apprends-nous à aimer ta Loi et à lui obéir en toutes circonstances. Délivre-nous de nos péchés, surtout de celui qui consiste à en faire à notre tête.

† Emmanuel Lafont
Evêque de la Guyane