Dieu nous choisit toujours pour une mission

« Ainsi parle le Seigneur : Au temps

favorable, je t’ai exaucé, au jour du

salut, je t’ai secouru. Je t’ai façonné,

 que tu sois l’alliance du peuple »

Isaïe 49,8-15.

Le livre d’Isaïe contient quatre Poèmes du Serviteur, et l’Eglise nous donne aujourd’hui à méditer le second d’entre eux. Ces textes sont mystérieux, et ne parlent sans doute pas tous de la même réalité. Celui d’aujourd’hui parle sans doute du peuple d’Israël dans son ensemble. Dieu l’a choisi pour que, par ses épreuves autant que par ses joies, par ses faiblesses autant que par ses qualités, il soit un exemple pour le monde.

Tel est bien le destin du peuple d’Israël, destin à la fois magnifique et tragique. Magnifique par la fidélité de ce peuple à son alliance avec Dieu, même si cette fidélité est entachée de multiples reniements, mais autant de conversions. Tragique car les épreuves ne lui ont guère été épargnées, en raison de ses faiblesses ou de la méchanceté des autres, y compris de la part des chrétiens.

Tel est aussi le destin de l’Eglise : élevée comme un signe au milieu des nations, elle est chargée d’être « l’alliance des peuples, pour relever les pays, restituer les héritages dévastés et dire au prisonniers : ‘sortez’ ! » message magnifique et nécessaire : l’Eglise est signe et sacrement de l’union avec Dieu et de l’unité du genre humain (cf. Vatican II).

Mais aussi destin tragique, car la persécution et les railleries ne lui ont jamais manqué. Aujourd’hui, 150 millions de chrétiens ne sont pas libres de vivre leur foi et sont arrêtés, expulsés ou tués. Cela aussi est un témoignage, un « martyre » de la vérité, du droit et de la fraternité. Dieu nous parle toujours autant qu’à l’époque de l’Ancien Testament, par les actes et la vie de ses saints d’aujourd’hui. Ils sont la conscience du monde et l’espérance qui ne déçoit pas.

Seigneur Jésus, ça n’est pas nous qui t’avons choisi, c’est toi qui nous a choisis pour que nous allions, que nous portions du fruit, que notre fruit demeure et qu’il soit joie. Donne-nous de t’offrir les circonstances de notre vie, heureuses ou difficiles, et de te rendre gloire par notre obéissance à la volonté du Père

† Emmanuel Lafont                                                                                                                         Evêque de la Guyane