L’audace des disciples pour la mission

« Quelqu’un arriva avec cette nouvelle :

‘Les hommes que vous aviez mis en

prison, les voilà qui se tiennent dans le

Temple, et ils instruisent le peuple !’ »

Actes des Apôtres 5,17-26.

 

L’histoire des débuts de l’Eglise est à la fois merveilleuse et tragique. Merveilleuse parce que la puissance de la Parole est à l’œuvre d’une manière tout à fait exceptionnelle et nous en sommes les témoins. Tout commencement est beau et prometteur. On sent, dans les premières pages des Actes des Apôtres, toute la force et de dynamisme de l’Esprit répandu sur les apôtres, leur assurance, et la manière dont Dieu protège et soutient ses envoyés. Béni soit-il.

 

Mais cette histoire est tragique, et personne ne devrait s’en étonner. Jésus avait prévenu les apôtres quand il leur disait : « le serviteur n’est pas au-dessus de son maître. Si l’on m’a persécuté, on vous persécutera de même. A-t-on accueilli ma parole ? Alors, va-t-on accueillir la vôtre ? » (Jean 15,20, cf. tout le chapitre 16 de cet évangile).

 

Aujourd’hui encore, beaucoup trouvent inaudible la parole de Dieu telle que l’Eglise la proclame. Quand elle parle de miséricorde – et elle fait bien ! – tout le monde applaudit. Quand elle rappelle le devoir sacré de protéger la vie et non de la détruire, on la traite de ringarde. J’entends dire partout, en France, que l’Eglise va disparaître. Cela me fait sourire, car cela fait exactement deux mille ans qu’on essaie de la faire disparaître, qu’on prédit sa mort, qu’on la trouve impossible. Mais où sont-ils, ceux qui avaient juré d’en finir avec elle ? L’empire romain ? Les lumières ? Le Nazisme ? L’Empire soviétique ? l’Eglise de Jésus est protégée car il est présent au milieu d’elle et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle (Matthieu 16,18).

 

Seigneur Jésus, tu as dit à tes apôtres : « Je vous ai parlé ainsi pour que vous ayez la paix en moi, car, dans le monde, vous connaîtrez la persécution. Mais courage : j’ai vaincu le monde ! » (Jean 16,33). Ne permets pas que le découragement nous prenne devant l’immensité de la tâche et les rebuffades que nous risquons de subir en ton nom. Que l’exemple de ta Passion, que nous avons méditée tant de fois pendant ce carême nous donne l’assurance devant tous, nous garde dans l’humilité et la reconnaissance devant la puissance de ta parole auprès des cœurs pur, aujourd’hui et toujours.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane