Tout baptême doit être un encouragement

« ‘Qu’est-ce qui empêche que je reçoive

le baptême ?’Il fit arrêter le char, ils

descendirent dans l’eau tous les deux,

et Philippe baptisa l’eunuque. »

Actes des Apôtres 8,26-40.

 

 

Le récit de l’instruction et du baptême de l’eunuque sur la route de Gaza est important à plus d’un titre. D’abord il montre que les sept hommes, dont saint Etienne, oints de l’Esprit Saint par les apôtres, n’étaient pas à proprement parler des diacres uniquement pour le service des tables (cf. Actes 6,1ss), mais des ministres de l’Evangile au même titre que les Apôtres.

 

Ensuite nous avons, ici comme aux chapitres 2 et 3, des conversons rapides et des baptêmes extrêmement rapides eux aussi. On ne peut pas oublier que ces récits des temps anciens sont toujours très « rapides », très « pressés ». A cette époque, on n’écrivait pas de longs récits. L’écriture, le papyrus, le parchemin coûtaient trop cher. Mais il reste que la société était plus simple que la nôtre et que les choses allaient plus facilement, y compris l’entrée dans l’Eglise.

 

Aujourd’hui, on demande à ceux qui souhaitent entrer dans l’Eglise, un temps de formation et d’information d’environ trois ans. C’est souvent nécessaire pour que les candidats commencent à connaître la Bible, la foi chrétienne résumée dans le Credo, l’éthique chrétienne et la communauté d’Eglise dans laquelle ils veulent être admis. Il faut donner du temps, de même qu’aujourd’hui encore, on met tellement plus de temps à se marier qu’autrefois !

 

Cependant, le récit des Actes nous rappelle une autre vérité : le vrai disciple, le vrai missionnaire, c’est celui qui donne les sacrements non pas forcément au bout d’un temps immuable, mais quand la personne est prête ! Et tout le monde ne met pas le même temps à se préparer. Philippe nous appelle à bien mesurer à quel moment la personne est prête, et le pape François nous aide aussi par ces mots : « Tous peuvent participer de quelque manière à la vie ecclésiale, tous peuvent faire partie de la communauté, et même les portes des sacrements ne devraient pas se fermer pour n’importe quelle raison. Ceci vaut surtout pour ce sacrement qui est “ la porte”, le Baptême. L’Eucharistie, même si elle constitue la plénitude de la vie sacramentelle, n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment pour les faibles » (Exhortation apostolique La Joie de l’Evangile, n° 47).

 

Seigneur Jésus, toi qui es venu pour que tous aient la vie, aide nous à ouvrir largement la porte de notre cœur et de ton Eglise à tous ceux qui désirent y entrer, et à ne pas poser d’obstacle inutile sur leur chemin. Tous ceux que tu nous envoies, Seigneur Jésus, sont un cadeau pour cette Eglise qui est ton corps

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane