Le Synode sur l’Amazonie a remis au pape ses propositions pour une Église à visage amazonien: Conférence de presse

Le 21 novembre s’est tenue une conférence de presse au centre spirituel Sainte Thérèse pour présenter ce document aux médias de Guyane. Il importait de partager et présenter ce travail d’envergure au plus grand nombre et d’évoquer les points forts. La diffusion de la bonne parole par les médias nécessite des explications justes et compréhensibles pour une transmission efficiente. L’évêque de Guyane était entouré de Maryse Zulémaro-Gauthier, présidente du secours catholique, de Florencine Edouard, chargée de mission plaidoyer au secours catholique et de José Gaillou, responsable du service diocésain de la communication. Ces personnes étaient présentes à Rome, au côté de Mgr Lafont, pour présenter les travaux de l’assemblée pré-synodale d’Awala-Yalimapo et représenter la Guyane aux divers réunions thématiques sur la situation de l’Amazonie.

Aïku Alémin et Rosalie Fonki, aussi présent(e)s à Rome n’ont pas pu participer aux échanges.

A la suite de la conférence de presse Mgr Lafont a reçu une partie des prêtres de Guyane pour le même exercice.

 

Les 107 évêques d’Amazonie, rejoints par 80 autres membres du synode ont achevé leurs travaux à Rome, le 27 octobre dernier. Ils ont remis leurs conclusions au pape François.

 Ce document a pour thème majeur celui de la conversion. Il s’agit, face à la détresse des peuples d’Amazonie et à la détresse d’une terre qui est violentée d’une manière irresponsable, de changer notre manière d’être et de vivre :

  • Dans un plus grand respect des peuples autochtones et de leur culture, tradition et spiritualité, Jésus n’est pas venu pour abolir mais pour accomplir. Il n’a pas voulu créer une religion, mais il nous demande de changer de vie. C’est cela que la religion doit promouvoir : changer de vie dans le sens d’une fraternité universelle, sous le regard du Père de Jésus, notre Seigneur.
  • Dans une action vigoureuse, concrète immédiate et urgente de protection de la terre, particulièrement de la terre amazonienne, notre « maison commune ». Plus tard, il sera trop tard. Cela aussi exige de chaque personne, de chaque institution locale, régionale, nationale et internationale un changement radical : respect des peuples indigènes selon les termes de la convention 169 de l’OIT, refus de la culture du déchet, protection de l’eau, de la forêt et des animaux, refus de la surexploitation minière, forestière et agricole.
  • Pour ce faire, l’engagement de l’Église veut être beaucoup plus fort, en termes de proximité avec tous, de respect plus grand de chacun, et d’offre permanente et respectueuse du message de Jésus, cet homme qui guérit, relève, pardonne et rassemble la famille humaine.
  • Pour ce faire, l’Église a besoin de tous, et le synode reconnait le travail immense des fidèles, des femmes en particulier, et des jeunes, dont le souci écologique nous interpelle. Le Synode recommande au pape l’institution de ministères laïcs appropriés, particulièrement pour les femmes.
  • Pour ce faire, l’Église a aussi besoin de prêtres. La règle ne changera pas : l’Église appelle à la prêtrise des hommes célibataires. Cependant, là où l’urgence est forte, l’isolement profond, les distances immenses et le manque de prêtres criant, le Synode recommande que les églises particulières d’Amazonie puissent demander au pape la dispense nécessaire – et déjà donnée en d’autres lieux (Églises orientales, prêtres anglicans qui entrent en pleine communion avec l’Église Catholique) – pour que des diacres permanents mariés et bien formés soient ordonnés prêtres en vue d’offrir le Sacrement de l’Eucharistie à leur communauté locale.

Emmanuel LAFONT,
Évêque de Cayenne