Deuxième synode de l’Eglise de Guyane Propositions pour le temps qui vient

Deuxième synode de l’Eglise de Guyane

Propositions pour le temps qui vient

A. Le rêve social

  1. Nous, l’Eglise de Guyane manifestons prophétiquement notre indignation devant les injustices et les crimes d’hier et d’aujourd’hui. Nous demandons qu’on en finisse avec l’injustice envers les peuples autochtones. Nous décidons de nous rendre plus proche et mieux à l’écoute de la vie, des souffrances et des désirs des peuples de l’intérieur (93%).
  2. Nous ferons en sorte de demander pardon, dans une célébration solennelle pour la complicité vécue avec la colonisation, la traite des Noirs et autres crimes du passé (89%).
  3. Nous soutenons publiquement les demandes des peuples de la forêt pour la ratification de la Convention 169 de l’OIT sur les Droits des Peuples Autochtones et la reconnaissance de zones de propriété collectives, en application des accords de 2017 (69%).
  4. Nous soutenons le souhait d’une plus grande autonomie de la Guyane pour pouvoir légiférer en fonction du territoire et instaurer des lois régionales adaptées à la réalité amazonienne (78%).
  5. Tout en reconnaissant que l’État de droit est protecteur de la Forêt, nous demandons des moyens plus efficaces pour mettre fin à l’orpaillage clandestin, à la pollution des fleuves et à toute tentation d’exploiter à outrance les ressources de la forêt (92%).

B. Le rêve culturel

  1. Nous proposons d’élaborer et de nous former à une meilleure compréhension que notre mission ne peut se vivre que dans un dialogue respectueux de tous et des différentes cultures des peuples de Guyane (89%).
  2. Nous décidons de travailler pour établir une liturgie, des rites culturels et des chants mieux en harmonie avec la richesse des différentes cultures de la Guyane (91%).
  3. Nous continuerons de multiplier des échanges entre les différentes cultures au sein de notre Eglise (95%)
  4. Nous invitons chaque catholique à bien connaitre sa culture et ses racines, pour entrer dans un dialogue à égalité de cohérence avec les autres cultures (88%).
  5. Nous reconnaissons que c’est aux peuples autochtones eux-mêmes de décider de ce qu’ils veulent préserver et ce qu’ils veulent changer, à la lumière du message de Jésus (88%).

C. Le rêve écologique

  1. Nous voulons aider chaque catholique à s’approprier l’encyclique Laudato Sí sur l’écologie intégrale, sa dimension spirituelle, sociale, économique et politique, ainsi que l’exhortation post-synodale Querida Amazónia(85%).
  2. Nous invitons tous les Guyanais à réduire au maximum l’utilisation des énergies fossiles (consommation d’essence, plastique etc.) et à favoriser les énergies renouvelables (65%).
  3. Nous décidons de transformer totalement notre gestion des déchets, par le compostage (personnel et en paroisse), le recyclage, le tri des déchets et les mayouris pour nettoyer nos fleuves et nos rivages (95%).
  4. Nous nous engageons à limiter dans nos paroisses l’usage du papier en privilégiant les vidéo projecteurs et en utilisant davantage les chants dans les livrets « chants et prière » (87%).

D. Le rêve pastoral

  1. Nous reconnaissons que notre mission consiste d’abord à proposer à tous l’amitié de Jésus à travers la Grande Mission, en manifestant la joie de croire en Jésus et au salut qu’il offre comme nous y invite l’exhortation Evangelii Gaudium (92%).
  2. Nous continuerons à renouveler nos paroisses pour u vivre en une famille joyeuse, chaleureuse, accueillante, renonçant à tout jugement, sachant vivre ensemble les cinq essentiels : prière commune, formation continue avec la Bible, partage entre nous, charité envers les pauvres, et dynamisme missionnaire (89%).
  3. Nous nous engagerons à avancer vers une Eglise de plus grande proximité, manifestée par des missions itinérantes, des prêtres en visites longues, parlant la langue, qui passent du temps avec leurs peuples pour connaitre et la langue et la culture (93%).
  4. Nous décidons de mettre en place sur le littoral un commission « Jeunes des fleuves », en lien avec des représentants de leur familles, pour imaginer un véritable accueil des jeunes amérindiens et bushinengués qui arrivent pour leurs études – avec l’aide de familles d’accueil catholiques, l’établissement des pastorales paroissiales d’accueil et un lien avec les familles dans les villages d’origine 90%.
  5. Nous chercherons à établir de nouveaux ministères, y compris dans les villages reculés, avec des femmes, des hommes, des propositions de vocations diaconales et presbytérales et un véritable ministère d’accompagnement laïc des familles en deuil (72%).

E. Le rêve synodal

  1. Nous, Eglise en Amazonie, voulons faire des laïcs des acteurs privilégiés de notre mission. Que soit honoré les orientations du Synode des Evêques et du pape pour que 1. La place des femmes dans les prises de décisions pastorales soit reconnue et valorisée et que 2. Les diacres soient formés au dialogue œcuménique, interreligieux et interculturel (83%).
  2. Nous voulons passer d’une église cléricale à une église synodale, cela veut dire une Eglise où tous participent aux décisions concernant la mission et la vie communautaire – cela ne peut se jouer qu’en appliquant dans nos paroisses et nos communautés, l’expérience de ce synode : sous la parole de Dieu, écoute mutuelle, prière sur ce que nous entendons, accueil de ce que l’Esprit nous dit à travers cette écoute et ce dialogue (84%).
  3. Nous donnons à toutes les paroisses un mandat pour que, ensemble et jamais séparés dans les prises de décisions, laïcs et prêtres mettent en place la feuille de route que constituent les résolutions que nous venons de voter (91%).
  4. Nous donnons au Conseil Pastoral diocésain qui a décidé, préparé et conduit ce synode d’en suivre l’application pour les trois ans qui viennent, dans la mesure du possible avec l’apport de nouveaux membres de l’ouest, de l’est et de l’intérieur (89%).
  5. Nous souhaitons que les rencontres de doyennés ne soient plus réservées aux prêtres, mais dans la mesure du possible incluent les acteurs pastoraux principaux, diacres religieuses et religieux, responsables de catéchèse et d’autres services paroissiaux (80%)

 

Projets à court terme :

  1. Nous allons organiser une séance solennelle pour présenter le Synode des Evêques et le Synode diocésain aux Élus et aux Responsables politiques, administratifs et militaires de la Guyane. Au cours de cette célébration nous leur remettrons
  • L’encyclique Laudato Si’
  • L’Exhortation post-synodale Querida Amazónia
  • Le Document Final du Synode des évêques
  • Les Motions du Synode du diocèse de Cayenne
  1. Nous organiserons le 10 mai 2020 (Jour de commémoration de l’abolition de l’esclavage en France) une célébration solennelle d’Action de Grâce pour les missionnaires et religieuses qui ont annoncé l’Evangile dans sa pureté et une Célébration de Repentance pour les complicités de l’Eglise dans les injustices du passé.

Résolutions synodales