Le Pape appelle au dialogue en Centrafrique

Après la prière de l’angélus, le Pape François a exprimé sa préoccupation pour la République centrafricaine. Il a appelé toutes les parties au dialogue pour éviter la violence et poursuivre sur le chemin de la paix.

Après avoir donné sa bénédiction aux fidèles à l’issue de la prière de l’angélus, en cette solennité de l’Épiphanie, le Pape François a tourné ses pensées vers la Centrafrique. «Je suis avec attention et préoccupation les événements en République centrafricaine où se sont récemment déroulées des élections lors desquelles le peuple a manifesté le désir de poursuivre sur la voie de la paix. J’invite donc toutes les parties à un dialogue fraternel et respectueux, à repousser la haine et à éviter toute forme de violence».

Scrutin présidentiel contesté par l’opposition

Le 27 décembre dernier, les Centrafricains se sont rendus aux urnes pour élire leurs députés et leur président. Au terme de ce scrutin dont la tenue fut difficile sinon impossible dans certaines régions à cause des actions de groupes armés rebelles, le président sortant, Faustin Archange Touadéra, a été réélu dès le premier tour avec près de 54 % des voix selon les résultats proclamés par l’Autorité des élections (ANE). La Cour constitutionnelle a jusqu’au 19 janvier pour valider ce résultat.

L’opposition conteste la réélection de Faustin Archange Touadéra. Dix candidats sur dix-sept ont demandé mardi 5 janvier l’annulation du scrutin qu’ils jugent «discrédité». Ils ont dénoncé et listé «de nombreuses irrégularités» dans un processus électoral qui «n’a pas respecté les normes et standards internationaux universellement reconnus» et «ne saurait conférer la légitimité au président élu».

Pression des groupes armés rebelles

Sur 1,8 million d’électeurs répertoriés sur les listes électorales, seule la moitié ont été effectivement inscrits et de cette moitié, 76 % ont voté. Dans près de la moitié des bureaux, «le vote n’a pas pu avoir lieu ou bien les bulletins ont été détruits», a expliqué à l’AFP Théophile Momokoama, rapporteur général de l’ANE.

Les Centrafricains qui n’ont pas pu voter en ont été empêchés par les différents groupes armés qui contrôlent une grande partie du territoire. Depuis plusieurs semaines ils ont mené des actions pour faire pression sur les électeurs. Le 3R et le FPRC se sont ainsi emparés dimanche de la ville de Bangassou, dans l’Est du pays.

Vatican News