Angélus: le Pape invite à regarder la croix pour voir Jésus

Le signe de la croix doit être cohérent avec l’Évangile, affirme François qui appelle les fidèles à témoigner d’une vie qui se donne dans le service, auprès de ceux qui demande à rencontrer Jésus. Le Saint-Père assure que c’est à ce moment-là, dans l’épreuve et la solitude alors que la graine meurt, que la vie germe pour produire des fruits mûrs en son temps.

En ce cinquième dimanche de Carême, le Pape a commenté l’Évangile selon saint Jean de ce jour, quand, quelques jours avant sa Passion, Jésus se trouve à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Philippe et André viennent le trouver car des Grecs, curieux de ce qu’il accomplissait, avaient formulé le désir de le voir. « Nous voudrions voir Jésus » (Jn12, 21), une «question que tant d’hommes et de femmes, de tout lieu et de tout temps, adressent à l’Église et aussi à chacun de nous», rapporte le Saint-Père.

Le signe de croix, l’emblème chrétien

La réponse de Jésus «donne à penser», explique François. Il dit: « L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. Amen, amen, je vous le dis: si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit » (v. 23-24). Ces mots ne semblent pas répondre à la question posée par ces Grecs, or «en réalité, ils vont plus loin», affirme le Saint-Père, «Jésus révèle en effet que, pour tout homme qui veut le chercher, il est la semence cachée prête à mourir pour porter beaucoup de fruits». Comme pour dire:

“«Si vous voulez me connaître et me comprendre, regardez le grain de blé qui meurt en terre, regardez la croix».”

Il n’y pas de hasard si le signe de croix est devenu au fil des siècles «l’emblème par excellence des chrétiens». D’ailleurs, poursuit François, le crucifix est bien le premier signe que rencontre ceux qui, aujourd’hui encore, veulent « voir Jésus », venant peut-être de pays et de cultures où le christianisme est peu connu. Ils le voient dans les églises, les maisons des chrétiens, et même porté sur son propre corps.  L’important, souligne le Pape, est que le signe soit cohérent avec l’Évangile, «la croix ne peut qu’exprimer l’amour, le service, le don de soi sans réserve: c’est seulement ainsi qu’elle est vraiment l’ »arbre de la vie », de la vie en abondance».

Des fruits naîtront même si le terrain est arride

Et parce qu’aujourd’hui encore, de nombreuses personnes, souvent sans le dire, de manière implicite, aimeraient « voir Jésus », le rencontrer, le connaître, «nous comprenons la grande responsabilité qui nous incombe, à nous chrétiens et à nos communautés». Le Pape invite à témoigner d’une vie qui se donne dans le service, en imitant le style de Dieu: proximité, compassion et tendresse. Il s’agit de «semer des graines d’amour non pas avec des mots qui s’envolent, mais avec des exemples concrets, simples et courageux». Ensuite, promet le Pape «le Seigneur, avec sa grâce, nous fait porter du fruit, même lorsque le terrain est aride à cause des incompréhensions, des difficultés ou des persécutions». François assure que c’est précisément à ce moment-là, dans l’épreuve et la solitude, alors que la graine meurt, que la vie germe, pour produire des fruits mûrs en son temps. «C’est dans cet entrelacement entre la mort et la vie que nous pouvons faire l’expérience de la joie et de la véritable fécondité de l’amour».

Le Pape appelle enfin la Vierge Marie à aider chacun à suivre Jésus, «à marcher avec force et bonheur sur le chemin du service», afin que l’amour du Christ «brille dans toutes nos attitudes et devienne toujours davantage le style de notre vie quotidienne». 

Vatican News