Lettre de l’administrateur Mgr Michel Dubost aux Guyanais

« Seigneur Jésus-Christ, tu as dit à tes apôtres : « je vous laisse la paix, je vous donne ma paix » : ne regarde pas nos péchés mais la foi de ton Eglise. Pour que ta volonté s’accomplisse, donnes lui toujours cette paix et conduis la vers l’unité parfaite »

Frères et Sœurs, chers amis,

Depuis mon arrivée en Guyane, ces mots sont au cœur de ma prière. Je veux être clair avec vous. Beaucoup parmi vous sont animés par une foi profonde, que j’admire. Mais le démon de la division nous guette !

L’Eglise de Guyane traverse une crise profonde. Cette crise occasionne chez beaucoup une perte de confiance. Cette méfiance peut avoir plusieurs sources. Défiance à l’égard de Mgr Lafont, mais aussi défiances culturelles, sociales, pastorales. Il nous faut regarder cette crise en face. Et tout faire pour que notre Eglise retrouve paix et sérénité.Pourrait-on se dire chrétien si nous n’avions pas d’espérance ? Pourrait-on se dire chrétiens si nous refusions, dans les faits, de faire corps ensemble ?

Regarder la crise en face c’est d’abord chercher à faire la clarté sur le passé. Ceci est la mission de la justice de notre pays. Elle s’y emploie. C’est aussi la mission de Mgr Macaire : il s’y emploie. N’ayons pas peur de la vérité : elle peut être cruelle mais elle délivre.

Regarder la crise en face, c’est chercher à bâtir l’avenir sur de solides bases. Cela est difficile après une période passablement troublée par la Covid, cela est difficile alors que notre département est touché par de graves inondations, et, pour l’administration diocésaine, par le départ de notre comptable. J’ai demandé à des spécialistes d’aider à établir un diagnostic. Dans les domaines de la gestion, de l’administration et du droit de l’Eglise.

Projet

Nous allons, dans les jours qui viennent, publier les comptes de 2020 (il faut dire que le retard n’est pas imputable à l’économat mais aux difficultés de certaines paroisses de fournir les leurs à temps).

Il nous faut aussi clarifier les rapports entre paroisses et diocèse et favoriser une plus grande responsabilité des paroisses, dans un cadre diocésain, voulu par le droit de l’Eglise et par le fisc, Il est bon que les paroisses jouissent d’une certaine autonomie. Mais il est aussi essentiel d’être solidaires, dans la clarté.

Dès que les règles du confinement et du couvre-feu seront adoucies ou supprimées, J’ai hâte d’aller vous rencontrer dans vos différentes paroisses.

Dans un premier temps je ne ferai pas une visite pastorale à proprement dit : je souhaite plutôt vous rencontrer lors d’une sorte d’assemblée générale de la paroisse, avant ou après avoir vu les personnes qui ont une responsabilité chez vous.

Bien entendu, il nous faudra prendre le temps de prier ensemble. Quand je serai passé partout, je reviendrai plus longuement pour vous connaitre vraiment.

Comme je l’ai dit à mon arrivé : j’ai été envoyé par le Pape comme un signe : Quoiqu’il arrive, nous sommes aimés de Dieu ! Nous ne sommes probablement au bout de nos peines et de nos hontes : je vous en supplie ne vivons pas ces moments en accusant les autres mais en cherchant à nous convertir pour être davantage fraternels entre nous ! Tous pécheurs, certes, mais tous fils et filles de Dieu !

Heureux d’accueillir ensemble un nouveau prêtre pour le diocèse le 27 juin…

La vie continue.

Michel Dubost