En mémoire de nos « martyrs » de Counamama

Ce dimanche 17 octobre 2021, à défaut de se rendre sur le site de Counamama pour son pèlerinage annuel, la paroisse Saint Joseph d’Iracoubo a célébré spécialement dans l’église du bourg une messe à l’intention de ceux que nous appelons « les martyrs de Counamama », même s’ils ne sont pas encore officiellement béatifiés ni canonisés par l’Église. Qui sont-ils ?

Remontons l’histoire :

Au lendemain de la révolution française de 1789, des serments de fidélité aux nouvelles lois républicaines sont successivement imposés aux religieux, malgré l’opposition du Saint-Siège. Ceux qui refusent sont systématiquement pourchassés, arrêtés et condamnés. En 1798, certains sont déportés ici en Guyane, puis enfermés dans le camp spécialement créé à Counamama, où beaucoup meurent de maladies, de chagrin et de misère, dans des conditions abominables. Ce camp de Counamama n’a duré que 4 mois, mais ce fut l’enfer sur la terre.

Au total, 312 personnes ont été déportées en Guyane, en deux vagues : le 12 mars, puis le 1er août 1798. Parmi elles, 271 prêtres et religieux. Au sortir du camp de Counamama, qualifié par certains auteurs de « camp de la mort », on ne comptait plus que 113 survivants, soit environ plus de 150 morts.

En nous souvenant de ces « martyrs » aujourd’hui, nous célébrons leur bravoure et leur générosité dans la foi, tout en les confiant toujours à la miséricorde de Dieu. Nous demandons au Seigneur la force d’imiter leur bel exemple d’obéissance à Dieu (car il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes, Actes 5, 29) ; nous demandons aussi la grâce d’imiter leur merveilleuse endurance devant les épreuves et la méchanceté des hommes (sûrs que le sang du martyre est semence de vie éternelle).

(Cf. fascicule intitulé « Le camp de Counamama en 1798 : Les prêtres réfractaires pionniers de la guillotine sèche », Laurent Balmelle, juin 2019) 

P. Jean Didier OUBDA, curé