Le secours catholique accompagne la parole des femmes amérindiennes

LE SECOURS CATHOLIQUE ACCOMPAGNE LA PAROLE DES FEMMES AMERINDIENNES DES COMMUNES DE L’INTÉRIEUR DE LA GUYANE 

Des ateliers du Réseau Ecclésial Pan AMazonien (REPAM) et FOrum Social Pan Amazonien (FOSPA)

Ces femmes viennent des communes les plus isolées de Guyane (Camopi et Haut Maroni). Elles participent à des ateliers réalisés par les réseaux REPAM et FOSPA Guyane. Elles échangent sur les pratiques culturelles et les problématiques rencontrées dans leur village. 

Suite à quatre jours de rencontre, les femmes se sentent en confiance pour aborder les problématiques rencontrées sur leur territoire. L’orpaillage illégal reste le premier souci de ces femmes. L’augmentation de la présence des orpailleurs dans les zones de droit d’usage ou dans les zones de pêche traditionnelles reste une grande préoccupation. Inina Aloike confie à Mo News : “nos fleuves sont pollués aujourd’hui, nous ne pouvons ni pêcher ni boire de l’eau, notre population est contaminée par le mercure et nous avons de plus en plus l’apparition de maladies chroniques.  Tout se passe en silence!” 

Inina vient du village d’Aloike. Ce village est à quelques minutes de la commune de Maripasoula.

Les ravages structurels de l’orpaillage illégal 

Malgré le grand effort de la mission Harpie pour combattre l’orpaillage sur nos terres, nous constatons un problème qui perdure. Il est nécessaire que nos voisins puissent s’impliquer aussi pour combattre l’orpaillage.

Les femmes n’abordent pas juste les problèmes environnementaux, elles s’intéressent aussi à la question de la jeunesse qui dérive vers d’autres problèmes bien plus graves pour elle tels que le recrutement des mules.

Les femmes se dévoilent pour Mo News: notre jeunesse souffre sur le littoral, depuis plusieurs années nous subissons de grandes difficultés pour trouver des hébergements dignes, où nos jeunes puissent être épanouis.  C’est le parcours du combattant pour quitter le village, ensuite trouver un hébergement à proximité des établissements. Le plus souvent, les jeunes sont à l’opposé du lycée ou centre de formation.

Il arrive souvent qu’ils demandent de l’aide à la famille hébergeante, mais que celle-ci refuse (pas toutes, il faut voir cas par cas), ils ne savent pas se repérer dans la ville. Il arrive qu’ils fassent des kilomètres à pied. Ils se plaignent de ne pas manger à leur faim. Tous ces problèmes font qu’ils passent plus de temps dehors, c’est à ce moment qu’arrive le décrochage scolaire. Ce qui a amené les intervenantes à rappeler qu’il “faudrait repérer ce moment délicat pour qu’ils ne soient pas recrutés pour devenir des mules ou faire d’autres mauvaises rencontres”. Et de conclure par cette pourtant évidente, mais semble-t-il nécessaire remarque de faire de “la protection de notre jeunesse une priorité”.

Nos remerciements au Centre Spirituel de Sainte-Thérèse pour leur soutien.

Vaneza FERREIRA
Source : Mo News