Interview au diacre Ludovic ZERO

C’était dimanche 17 juillet à 16h. En présentiel ou en distanciel, nous avons vécu un moment béni dans une Cathédrale Saint Sauveur pleine. « En présence du Peuple de Dieu », Monseigneur Ransay a procédé à l’ordination diaconale de Ludovic Zéro, ordination en vue du sacerdoce. Nous avons recueilli ses impressions.

EEG : Comment vous sentez vous après cette ordination ?

Diacre Ludovic : Je me sens bien, très heureux d’avoir reçu ce sacrement de l’ordre mais c’est particulier comme sensation. C’est ce que l’on a attendu depuis 7 ans, mais maintenant qu’on l’a reçu on n’arrive pas à réaliser qu’on y est arrivé. Je dois confesser que c’est au moment où j’ai avancé vers l’évêque que j’ai réalisé pleinement que j’allais vivre le sacrement de l’ordre.

Peut-on dire que comme Marie vous avez choisi la meilleure part ?

Je le crois fermement ! Cette joie que je ressens en est la preuve. Je ne me suis jamais senti heureux qu’au moment où j’ai reçu ce sacrement après avoir prononcé mes vœux. Je sais que Dieu est là et qu’il me travaille pour que je sois un instrument efficace pour l’annonce du royaume afin que je puisse transmettre cette joie de le choisir et la faire vivre aux autres.

Quelle était votre prière ou vos pensées durant la litanie des saints ?

Je veux qu’un jour on ait recours à mon intercession ! Je veux moi aussi être dans ce canon des saints ! Cela peut paraître audacieux mais c’est notre vocation tous. Je dis cela parce que durant la litanie, on comprend que l’Eglise nous a précédé et nous survivra comme cela a été le cas pour ces saints. En effet, on continue de les invoquer tant ils ont été des modèles et des preuves irréfutables de la puissance de l’action de Dieu dans nos vies. Je me suis dit qu’il faut que je fasse plus de place à Dieu pour que moi aussi je devienne l’un d’eux.

C’est votre maman qui a amené vos habits. Quel sens cela a pour vous ?

Une action lourde de sens car ce sont ces mêmes bras qui m’ont porté et nourri, qui ont pris soin de moi et qui symboliquement me remettent au Seigneur.

Un diacre est au service. Comment va se passer votre année de diaconat ?

Je serai à Salon de Provence, dans une paroisse avec 3 prêtres. J’aurai évidement les sacrements du baptême et du mariage à dispenser en plus des diverses bénédictions et des funérailles. J’aurai une mission auprès des primaires, des lycéens également, mais aussi une maison de retraite dont il faudra assurer la présence ecclésiale, visiter et écouter principalement. Pour finir j’aurai à mener un groupe de partage biblique reposant sur une lecture continue du livre des Actes des apôtres. Tout cela ce sera dès septembre mais en attendant je serai a Kourou les prochains jours jusqu’au 7 août.

Comment un jeune ou un moins jeune sent-il qu’il a la vocation ? Comment entend-on l’appel ?

Il réalise premièrement qu’il n’est pas exempt de cet appel. Avec Dieu il n’y a pas de « Ce n’est pas pour moi » Dieu sait toute chose et sait quelle place et quel rôle il veut te donner. Il appelle tout le monde sans distinction d’âge, de race ou de culture. Ensuite il y a la phase où on s’interroge soi directement. Pose-toi la question : « Est-ce que je ne suis pas appelé à devenir prêtre ? A devenir religieuse ? A devenir laïc consacré ? A te marier ? Car tant que tu ne sais pas ce que tu cherches tu ne peux pas le trouver. Un « peut-être » et un « pourquoi pas » comme réponse à ces questions peuvent être des façons de s’interroger. Un « Non » ou un « Oui » aussi est à expliciter. « Pourquoi je ne veux pas ? Est-ce par peur ?  Est-ce par mauvaise foi ? Est-ce parce que je me sens appelé ailleurs ? Si oui « est-ce parce qu’on me l’a suggéré ? Quelle raison profonde me pousse à dire oui ? »

 Il ne s’agit pas d’avoir une réponse claire à un instant T où on se pose la question, mais de travailler cette réponse et chercher des éléments allant en faveur ou en défaveur dans sa vie. Avoir un accompagnateur peut être très utile. Car maintenant que tu as ta question et que tu sais ce que tu cherches tu peux scruter pour voir si Dieu ne t’a pas déjà appelé ou s’il commencera à le faire. Voilà je pense, une bonne manière de commencer. Pour ma part tout a commencé avec un « pourquoi pas » puis un « non » que j’ai donné pour pouvoir garder mon confort puis un « oui » car j’ai senti que Dieu m’appelait à plus grand.

Quel conseil donneriez-vous à un jeune comme vous qui voudrait donner sa personne à Dieu ?

De chercher les indices que Dieu lui laisse et de se faire suivre par un directeur spirituel afin de l’aider à discerner correctement et voir quel projet Dieu compte faire de ce don.  Car c’est toujours en vue d’édifier et de servir les autres.  Ensuite fréquenter la parole de Dieu.  C’est plus on fréquente quelqu’un, plus on reconnaît sa voix et plus on sait que c’est lui qui nous parle. Il n’y a pas de secret je pense. Enfin prier, prier et prier.  Nous avons tant de façons de prier : oraison, messe, chapelet, neuvaine etc.. Prier pour demander à Dieu de suivre sa volonté et devenir celui que Dieu veut qu’il devienne. Car c’est un combat qui nécessite l’aide de Dieu.

« La Guyane tu as demandé des prêtres, réjouis-toi car ils sont en chemin ». Merci pour ces paroles d’espérance. Est-ce votre dernier mot ?

Oui, oui et oui !

Merci beaucoup diacre Ludovic. Rendez-vous l’année prochaine pour votre ordination sacerdotale. Que Dieu vous bénisse et vous guide.

Thérèse