Les dix commandements

« Tu ne te feras aucune idole, aucune image de ce qui est là-haut dans les cieux, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux par-dessous la terre. Tu ne te prosterneras pas devant ces dieux »
Exode 20,1-17.

Les dix commandements sont donc la première lecture de ce troisième dimanche de carême. Parmi ces commandements, celui interdisant les idoles fait débat. Beaucoup reprochent aux catholiques les statues des saints. Mais l’Ecriture n’interdit pas de faire des images, elle interdit de croire que ces images sont des divinités, c’est-à-dire des idoles, ça n’est pas la même chose.

Dieu lui-même, le premier, a fait des images de Lui, puisque nous avons été créés « à Son image et à Sa ressemblance » ! (cf. Genèse 1,26-27). Lorsque les Hébreux ont été mordus par des serpents dans le désert, Il a demandé à Moïse de façonner un serpent d’airain, pour que ceux qui le regarderaient soient guéris de leurs morsures (cf. Nombres 21,4-9). L’arche d’Alliance repose sur des statues de « chérubins » (cf. Exode 25,18-22). Il donne à Ezéchiel une description imagée de son trône avec les représentations d’un taureau, d’un aigle, d’un lion et d’un homme (cf. Ezéchiel 1,10)…

Nous avons tous des photos de nos parents, ou de nos enfants, de nos amis et de nos voyages. Nous ne vénérons aucune de ces photos, mais elles nous rappellent des souvenirs importants pour nous. Elles facilitent la mémoire et le partage de nos joies. Tout ceci est légitime.

L’interdit de l’Exode vise les religions avoisinant la Palestine, où les Egyptiens, les Cananéens et d’autres peuples adoraient des créatures comme le soleil, les étoiles, des animaux et autres. Ne donnons jamais l’impression à quiconque que nos statues soient pour nous plus importantes que notre Dieu ! Il peut arriver, parfois, que nos comportements sèment la confusion.

Merci Seigneur Jésus pour tous les signes de la célébration liturgique qui nous parlent de toi : les images sacrées de Ta sainte Mère et des saints le sont aussi. Elles signifient en effet que tu es glorifié en eux. Elles manifestent  » la nuée de témoins  » (He 12, 1) qui continuent à participer au salut du monde et auxquels nous sommes unis, surtout dans la célébration sacramentelle. A travers leurs icônes, c’est l’homme  » à l’image de Dieu « , enfin transfiguré  » à sa ressemblance  » (cf. Rm 8, 29 ; 1 Jn 3, 2), qui se révèle à notre foi, et même les anges, eux aussi récapitulés en toi, notre Christ !

† Emmanuel Lafont
Evêque de la Guyane