Huiles de guérison et de sanctification

« L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé… consoler tous ceux qui sont en deuil, ceux qui sont en deuil dans Sion, mettre le diadème sur leur tête au lieu de la cendre,
l’huile de joie au lieu du deuil, un habit de fête au lieu d’un esprit abattu
»

Isaïe 61,1-9.

La liturgie de ce jour, en Guyane, est marquée par la messe chrismale au cours de laquelle l’évêque bénit les huiles des catéchumènes et des malades et consacre le Saint Chrême. Cette liturgie nous permet de méditer un texte du Premier Testament repris par le Christ et appliqué à lui-même : on y retrouve les deux termes : l’onction (Chrisma) et l’huile de joie !

Le prophète est envoyé pour le réconfort du peuple de Dieu. Il annonce une année de grâce et de pardon. La revanche de Dieu n’est autre que la protection qu’il exerce contre tout ce qui peut affaiblir ou détruire les siens. Il est le Go’el, le rédempteur, celui qui rachète ceux de sa famille qui sont tombés en esclavage.

 

C’est pourquoi cet oracle déborde de joie, de fête, de consolation, de guérison et de salut. Jésus s’en sert pour désigner sa mission : réaliser la joie de l’Evangile. Chrétien reçois cette joie, ne la refuse pas et surtout, surtout, répands-là. Tu n’as pas reçu l’onction pour te lamenter mais pour consoler, pour juger mais pour pardonner, pour abaisser mais pour relever… En cela, tu es un « prêtre du Seigneur », un « servant de notre Dieu ».

Et pour cela, Jésus n’exclut personne… mais il est exclu ! Etrange destin que celui-ci, annoncé dès sa première prise de parole ; puissions-nous, avec lui, ne jamais exclure personne, et pardonner à ceux qui nous rejettent !

Seigneur Jésus, béni sois-tu d’avoir fait de nous des prêtres de la nouvelle Alliance, afin de répandre l’huile de la joie au lieu du deuil ! Donne à ton Eglise d’être aujourd’hui encore le havre de paix, de réconfort et de joie que tu lui as donné comme unique mission.

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane