Convertissez-vous !

« Convertissez-vous, et que chacun

de vous soit baptisé au nom de Jésus

 pour le pardon de ses péchés ; vous

 recevrez alors le don du Saint Esprit »

Actes des Apôtres 2,36-41.

La première proclamation publique de la Résurrection de Jésus a quelque chose de programmatique. Elle manifeste au plus haut point le pouvoir extrême de la Parole. « De même que la pluie et la neige tombent du ciel et n’y retournent pas sans avoir arrosé la terre, sans l’avoir fécondée et fait germer pour qu’elle donne la semence au semeur et le pain à celui qui mange, de même la parole qui sort de ma bouche ne revient pas à moi sans effet, sans avoir accompli ma volonté et réalisé ce pour quoi je l’ai envoyée » (Isaïe 55,10-11).

Le pouvoir de la proclamation (on dit « kérygme » : première annonce) consiste en ceci qu’elle provoque à l’action : « Que devons-nous faire ? » s’exclament ceux qui viennent d’écouter Pierre, en ce jour de Pentecôte. Ce qu’ils viennent d’entendre de la bouche de Pierre n’est pas seulement un enseignement pour l’esprit, c’est une invitation à faire. Pierre alors explique qu’il s’agit de se « retourner » – c’est le sens du mot conversion, changement de route,

A une personne qui lui demandait pourquoi il ne devenait pas chrétien, puisqu’il admirait tant le Christ, Gandhi avait répondu : « Le Christ n’a pas demandé qu’on change de religion, il a appelé à changer de vie ». Tout est là. Changer de vie consiste à renoncer à nos voix mauvaises, notre péché, quel qu’il soit, pour emprunter la route de la justice et de la droiture, de l’amour et du don.

Pour vivre cela, le Christ nous fait le don du Saint Esprit. En lui seul se trouve la force de vivre en imitant le Christ, pour résister victorieusement aux tentations de l’esprit du mal et pour accomplir les œuvres de charité.

Seigneur Jésus, que ta Parole agisse en moi jour après jour pour féconder l’œuvre de ton Esprit et me conduire dans la sainteté de ta vie, qu’elle s’imprime en moi et jaillisse en tout temps de mes lèvres et de l’œuvre de mes mains.

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane