Paul fait appel à César

«  Quant à moi, j’ai demandé à Paul s’il

voulait aller à Jérusalem pour y être

jugé sur cette affaire. Mais Paul a fait

appel pour à la juridiction impériale »

Actes des Apôtres 25,13-21.

 

Quel dommage que la Pentecôte arrive si vite ! Nous n’aurons pas le temps, dans la liturgie de la messe du jour, de lire tout le reste du livre des Actes des Apôtres : les chapitres 21 – 28 sont présentés en moins de quatre jours. J’invite tous ceux qui le peuvent à lire ces chapitres, ils se dévorent comme un roman.

 

Paul a été arrêté par les Romains. En fait, ils le protègent. Il est maintenant gardé à Césarée, sur le bord de la mer, car à Jérusalem ses ennemis auraient tout fait pour s’emparer de lui. Aujourd’hui, nous lisons le dialogue entre le Gouverneur romain Festus – c’est lui qui parle – et Agrippa, un des petits fils d’Hérode le Grand. Il nous indique que les Romains n’ont pas envie de s’investir dans la querelle entre Paul et ses adversaires, et si ça ne tenait qu’à eux, il serait déjà libéré Mais Paul a fait appel à Rome et doit donc y être envoyé.

 

Paul était un citoyen romain. On dirait aujourd’hui qu’il avait la nationalité romaine. C’était un privilège qu’il avait sans doute hérité de ses parents. En vertu de ce privilège, il pouvait en appeler à l’empereur et être jugé directement par lui. Cela le soustrayait à ses ennemis et lui donnait aussi l’occasion d’aller à Rome, sous escorte.

 

L’Etat est dans son rôle lorsqu’il protège les citoyens. Il ne peut imposer à personne une religion, mais il doit permettre que chacun pratique sa religion librement, tant que l’ordre public n’est pas gêné. C’est ce que faisait l’empire à l’époque de Paul. Viendra le moment où l’empereur exigera d’être adoré. Alors les Chrétiens devront choisir entre Dieu et l’empereur et beaucoup préféreront le martyre.

 

Seigneur Jésus, nous te remercions parce que tu nous donnes e vivre dans un pays qui respecte les croyances et protège tout le monde, sans tenir compte de la religion. Que cela nous donne l’occasion de vivre en plein accord avec ta Parole, de te plaire en toutes choses, et d’être toujours prêts à rendre compte de notre foi si des adversaires nous le demandent, comme l’indique l’apôtre Pierre (cf. 1 Pierre 3,15).

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane