Coeur à coeur avec Jésus

« Que le Christ habite en vos cœurs par la foi… Ainsi vous serez capables de comprendre avec tous les fidèles quelle est la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur… Vous connaîtrez ce qui surpasse toute connaissance : l’amour du Christ. Alors vous serez comblés jusqu’à entrer dans la plénitude de Dieu »

Ephésiens 3,8-12.14-19.

Que le Christ habite en vos cœurs par la foi. Le vœu de Paul, c’est le vœu de Dieu lui-même : que le Christ habite en nos cœurs ! C’est très bon, parce que notre cœur est fait pour lui, et lui seul peut le combler. Notre cœur a une capacité d’amour infinie, à la taille de Dieu. Et en même temps, quand j’aime le Christ et qu’il habite mon cœur, tout le monde peut y habiter en même temps ! Il n’exclut personne d’autres. Mais sans lui, aucun des autres ne peut me combler totalement et tout le temps !

Comment faire ? C’est tout simple, et cela prend toute la vie. Il faut passer beaucoup de temps avec Lui ! Il faut le regarder, l’écouter, l’aimer : je le regarde et je l’écoute chaque fois que j’ouvre la Bible et que je prends le temps d’écouter ce qu’elle me dit. Et cela prend du temps. Quand je lis une fois un miracle, je peux dire que je ne retiens pas grand-chose. Je dois le lire quatre, cinq ou six fois, regarder comment Jésus se tient, ce qu’il dit, comment il réagit, répond, agit… je regarde comment les gens s’approchent de lui, ce qu’ils lui disent, ce qu’ils souhaitent, ce qu’ils craignent, comment ils réagissent, ce qui change en eux… Je regarde aussi comment ses disciples se tiennent, ce qu’ils disent, ce qu’ils comprennent, ce qu’ils ne comprennent pas…

Alors, je découvre petit à petit quelle est la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur… ce qui surpasse toute connaissance : l’amour du Christ. Et cela me comble, me donne une joie et une paix que je ne peux pas décrire. Et souvent, comme Pierre sur le mont Thabor, j’ai envie de rester là, de ne plus bouger, à écouter et contempler celui qui m’aime et que j’aime… Je regarde ce cœur d’où coulent le sang et l’eau, ( eau et sang : réalité de la mort ; eau – Esprit donné ; sacrements du baptême et de l’Eucharistie ; du côté du nouvel Adam vient l’Eglise, la nouvelle Eve !).

Seigneur Jésus, je te donne ma foi, c’est-à-dire ma confiance, pour que tu puisses habiter dans mon cœur. Oui, je te donne mon cœur, car toi seul peut le combler, l’apaiser et le faire grandir pour ta plus grande gloire et sa joie la plus profonde. Tu nous as fait pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose en toi.

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane