Choisis le bien et tu vivras

« Je vous obligerai tous à vous vêtir de toile à sac, à vous raser la tête. Je mettrai ce pays en deuil comme pour un fils unique, et, dans la suite des jours, il connaîtra l’amertume. »

Amos 8,4-6.9-12.

 

La prophétie d’Amos représente pour le royaume du Nord (les dix tribus d’Israël) ce que sera, un siècle et quelques années plus tard, la prophétie de Jérémie pour le royaume du Sud (les deux tribus de Juda). Les deux prophètes se ressemblent profondément, car tous les deux jugent que l’injustice sociale et l’idolâtrie répandues dans leur pays sont incompatibles avec l’Alliance que Dieu avait scellée avec eux.

 

Les deux prophètes font la même analyse spirituelle, et la même évaluation politique : leurs pays, affaiblis par le manque de cohésion morale, le manque d’éthique sociale, ne pourront pas faire face aux défis que leur lancent les grandes puissances, l’Assyrie pour Israël, et Babylone pour Juda. Ils prévoient et annoncent la catastrophe, la ruine, le deuil et l’exil.

 

De fait, selon les prévisions d’Amos Samarie sera détruite en 721. Selon les prévisions de Jérémie, Jérusalem sera saccagée en 598 et en 587. Ce seront des jours de deuil et d’amertume. Le peuple ne devra pas s’étonner, il aura été prévenu. Il ne devra s’en prendre qu’à lui-même : accuser les autres ne sera pas juste. Comme elle est belle, cette parole de Dieu qui nous renvoie à notre responsabilité dans l’heur ou le malheur qui nous frappent.

 

Seigneur Jésus, tu as une telle conscience de notre dignité, que tu nous apprends à faire vérité sur nous-même, à renoncer à toujours accuser les autres de notre malheurs pour nous inviter à prendre nos responsabilités en toutes choses. Béni sois tu pour les prophètes d’hier et d’aujourd’hui.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane