Humilité, justice et bonté: ce qui plaît à Dieu !

«  Quand vous étendez les mains, je me voile les yeux. Vous avez beau multiplier les prières, je n’écoute pas : vos mains sont pleines de sang. Lavez-vous, purifiez-vous, ôtez de ma vue vos actions mauvaises, cessez de faire le mal. Apprenez à faire le bien : recherchez la justice, mettez au pas l’oppresseur, faites droit à l’orphelin, prenez la défense de la veuve »

Isaïe 1,10-17.

 

Après avoir médité sur deux prophètes du Royaume du Nord (ou Royaume d’Israël, capitale Samarie), à savoir Amos et Osée, voici que la liturgie de l’Eglise nous propose de lire un prophète du Royaume du Sud (ou Royaume de Juda, capitale Jérusalem), Isaïe. Samedi nous avions médité sur sa « vocation ». Aujourd’hui, nous prenons contact avec ses oracles. La ville de Jérusalem était bénie depuis le temps de David et de Salomon, avec la venue de l’Arche d’Alliance et la construction du Temple de Jérusalem, une très belle réalisation à la gloire de Dieu.

 

Seulement voilà, ce qui plait à Dieu, ce n’est pas le culte extérieur, les sacrifices et les grandes prières. Ce qui lui plait surtout, c’est ce qu’il y a dans le cœur des personnes ! Le culte doit être l’expression d’une vie sainte, c’est-à-dire juste, droite, pure, pacifique et charitable. Sinon, il offense Dieu ! « Vous avez beau multiplier les prières, je n’écoute pas ! »

 

Sans cesse, d’un bout à l’autre de la Bible, le Seigneur explore notre cœur ! Il l’aime, parce que le cœur est le siège de l’amour. Le cœur est le tabernacle dans lequel il veut habiter. C’est là qu’il dépose son Esprit. Ce cœur doit être pur, c’est-à-dire purifié constamment, comme on fait, tous les jours, le ménage chez soi !

 

La prière qui plait à Dieu, c’est le cœur brisé et broyé, qui reconnait ne rien pouvoir faire sans la grâce. Notre prière plait à Dieu lorsque, loin de nous justifier devant lui, elle implore la grâce de la conversion à la sainteté.

 

« Ne me rejette pas loin de ta face,

        ne me reprends pas ton esprit saint.

 14   Redonne-moi la joie de ton salut,

        rends-moi ferme par un esprit généreux.

 

 15   J’enseignerai tes voies à ceux qui fautent,

        et les pécheurs reviendront vers toi.

 

 16   Délivre-moi de la dette du sang,

        ô Dieu, Dieu de mon salut,

        et ma bouche célébrera ta justice.

 17   Ouvre mes lèvres, Seigneur,

        que ma bouche dise tes louanges.

 

 18   Ce n’est pas le sacrifice que tu aimes,

        je pourrais offrir des victimes, tu ne t’y plais pas.

 19   Un esprit brisé, voilà mon sacrifice à Dieu,

        tu ne regardes pas de haut le cœur brisé et humilié. » (Psaume 51,13-19)

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane