« Qui est Dieu comme toi, pour enlever le crime, pour passer sur la révolte comme tu le fais à l’égard du reste, ton héritage : un Dieu qui ne s’obstine pas pour toujours dans sa colère, mais se plait à montrer sa faveur ? »

Michée 7,14-15.18-20.

 

Le prophète Michée vécut à Jérusalem à la même période que le prophète Isaïe. Son ministère s’est étendu entre 740 et 700 avant Jésus-Christ. Comme tous les prophètes, il a « soufflé le chaud et le froid ». Tantôt il avertit des conséquences terribles des péchés du peuple et de ses chefs, tantôt il affirme que l’amour de Dieu est plus déterminé que sa colère.

 

La colère de Dieu est fréquente, dans l’Ancien Testament. On le comprend. Les péchés du peuple sont récurrents. Il ne cesse d’être sauvé du malheur, de l’esclavage d’abord, de ses ennemis ensuite, chaque fois qu’il implore son Seigneur. Mais ensuite, il revient à ses démons : culte des idoles et des dieux étrangers, injustices continuelles de l’élite envers les pauvres et les gens des campagnes… l’histoire du peuple de la Bible ressemble étrangement à la nôtre, personnelle et collectives : une histoire d’inconstances et de contradictions permanentes. Oui, nous voulons le bien, mais sommes incapables de constance, nous savons ce qui est mal, ce qui nous fait mal, mais nous ne parvenons pas à résister à son attrait.

 

Le Dieu de l’Ancien Testament, n’est pas différent de celui de Jésus-Christ. Mais son œuvre de salut apparait plus clairement – et définitivement – à travers le comportement de son Fils et sa mort sur la croix pour nous sauver du péché. Sa colère n’est-elle pas légitime ? n’a-t-elle pas, elle aussi, été manifestée par le Christ, par exemple dans la purification du temple (Jean 2,13-22) ou sa dénonciation de l’hypocrisie pharisienne par exemple (cf. Matthieu 23,13-36) ? Mais si sa colère est d’un instant, sa miséricorde est de toujours ! (cf. Psaume 30,5).

 

Seigneur Jésus, tu me sondes et me connais. Je remets entre tes mains mes désirs et mes penchants mauvais. Chaque jour je fais l’expérience que sans toi je ne peux rien faire. Aide-moi à rejeter le mal et à choisir le bien, avec ta grâce, l’intercession de ta sainte Mère et de tous les saints.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane