Prends le livre et mange !

« Le Seigneur me dit : ‘Fils d’homme,

mange ce qui est devant toi,

mange ce rouleau, et va parler

à la maison d’Israël.’ »

Ezéchiel 3,1-3

 

Deux fois, dans l’Ecriture sainte, nous trouvons l’ordre donné à un prophète de manger le rouleau de la Parole. Ici, en Ezéchiel, et dans l’Apocalypse de Jean, 10,9-10. Mais souvent les psaumes évoquent la pratique de manger ou de dévorer la parole et la loi de Dieu : cf. le Psaume 119,43.103.131. Ces images très fortes nous appellent à comprendre que la Parole de Dieu est une nourriture ! Une nourriture qu’il ne s’agit pas d’avaler, mais de savourer ; il ne faut pas l’engloutir, mais la garder dans son palais, la mastiquer, en quelque sorte, afin qu’elle exsude tout son suc, tout son parfum, toute sa richesse.

 

La Parole de Dieu doit pénétrer au plus profond de notre âme, tout comme la nourriture doit subir cette transformation que la mastication rend possible. Nous ne sommes pas en mesure de la goûter d’un seul trait, de lui laisser nous transformer sans lui donner le temps de s’unir à notre âme d’une manière toute particulière, intime, silencieuse, contemplative.

 

Alors, mais alors seulement, rassasiés de cette Parole, nous pourrons faire ce que le Seigneur nous demande : « va parler à la maison d’Israël. » Alors, en effet, ce ne sera pas nous qui parlerons, mais le Seigneur, qui aura pris possession de nos cœurs par sa Parole, et son Esprit qui ouvre nos cœurs à l’intelligence des Ecritures. Le monde attend de nous non pas notre parole, même notre parole sur Dieu, mais il attend la Parole de Dieu !

 

Seigneur Jésus, je te rends grâce pour l’amour de la Parole que tu as mis dans mon cœur. Tu le sais, elle est la lumière de ma route et la lampe sur mes pas. Tu m’as fait cette grâce insigne, ne me laisse pas tomber dans la torpeur ou la fatigue. Conduis moi jusqu’à ton peuple, et, en ton Nom, je parlerai ta Parole.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de Cayenne