Regarde la Croix, notre unique salut

« Le Seigneur dit à Moïse : ‘fais-toi un

serpent, et dresse-le au sommet d’un

mât : tous ceux qui auront été mordus,

qu’ils le regardent et qu’ils vivent !’»

Nombres 21,4-9.

 

Nombreux sont les épisodes du livre et de l’Exode et du livre des Nombres qui ne sont pas faciles à comprendre pour nos intelligences d’aujourd’hui. Nous ne vivons plus dans le contexte magico-religieux de l’époque, même si, à bien des égards, le magico-religieux parcourt encore notre civilisation guyanaise. Je me souviens pourtant, dans mes pérégrinations dans le désert du Sinaï – où se trouvaient Moïse et les Hébreux – avoir visité un petit temple élevé au dieu Esculape dans lequel de petites figurines de serpents en bronze furent retrouvés.

 

L’Ancien Testament pourtant, lu et relu par Jésus et les apôtres, fournit des images qui, sans que nous ayons toutes les explications sur leur origine, permirent une annonce de la foi. C’est ainsi que l’épisode du serpent élevé sur un mât dans le désert, est devenu, dans la bouche de Jésus le symbole du salut offert à tous par la mort de Jésus sur la croix ! Le Christ affirme en effet : « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin que tout home qui croit obtienne par lui la vie éternelle » (cf. Jean 3,13-17).

 

La parole de Jésus s’appuie sur Moïse. Elle est suffisamment forte pour que, depuis deux mille ans, les chrétiens regardent vers la croix du Christ avec amour. Une croix qui porte bien le Fils de Dieu, mort pour clouer nos péchés sur la croix et nous obtenir la vie éternelle. Je sais que d’autres chrétiens nous reprochent d’aimer la croix et de représenter Notre Seigneur sur la croix, mais ne faut-il pas plutôt obéir à Jésus lui-même et « regarder celui qu’ils auront transpercé ? » (Jean 19,37). Alors, son amour inouï nous inonde de sa paix et de sa miséricorde.

 

Seigneur Jésus, quand nous te regardons sur la croix, nous savons que tu nous comprends, que tu as connus nos souffrances, les trahisons dont nous sommes parfois victimes. Comment comprendre le salut que tu nous offres sans regarder la manière dont tu as donné ta vie pour nous ? Fais nous aimer cette croix glorieuse entre toutes, la croix de notre délivrance et de notre sanctification.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane