Comme un agneau

« Le Seigneur Dieu m’a ouvert l’oreille, et moi je ne me suis pas révolté, je ne me suis pas dérobé. J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappait, et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe. Je n’ai pas caché ma face devant les outrages et les crachats »

Isaïe 50,5-9.

 

Le deuxième Isaïe (Isaïe 40 – 55) contient quatre poèmes, appelés Les chants du Serviteurs, dont l’application au Christ est absolument remarquable, alors que ces poèmes ont été écrits plus de 500 ans avant la naissance de Jésus.  La marque de l’Esprit Saint sur ces textes est puissante, une des plus remarquables de tout l’Ancien Testament. Lorsque Jésus a utilisé l’Ancien Testament pour faire comprendre au disciples d’Emmaüs (cf. Luc 24,13-36) on peut être sûr qu’il a pris les textes d’Isaïe 50 et d’Isaïe 52,13 – 53,12.

 

Le comportement de Jésus, qui consiste à ne pas s’enfuir, ni même à résister, mais à s’offrir totalement, comme un agneau sans défense était incompréhensible pour les disciples. Ils ont tous fui, sauf un. Marie devait bien être la seule à comprendre et à accompagner son fils, avec quelques femmes, il est vrai, et le disciple que Jésus aimait. Mais les femmes sont compatissantes. Elles donnent la vie, elles n’aiment pas qu’on s’y attaque.

 

Ainsi, quand Jésus annonce à ses disciples qu’il va monter à Jérusalem pour y être arrêté et tué, Pierre se rebiffe et Jésus lui répond sèchement : « Passe derrière moi, Satan, Tes pensées ne sont pas celles de Dieu mais celles des hommes » (Marc 8,33). Nous aussi, nous devons toujours faire un effort de foi et de conversion pour comprendre le sens du sacrifice du Christ, et encore plus pour l’imiter dans notre vie ! Nous ne pourrons jamais être vainqueurs du mal par le mal, la vengeance, le jugement, la violence. Nous ne pouvons, avec le Christ, être vainqueurs du mal par le bien !

 

Seigneur Jésus, tu n’aimes pas le mal, et tu nous indiques l’unique chemin pour y faire face : nous dresser résolument contre lui, par amour et dans l’amour, par l’offrande et dans l’offrande. Fais de moi un vrai missionnaire de l’amour et du don. Retire de mon cœur toute haine et toute rancœur.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane