Le temps de Dieu n’est pas le nôtre

« Il y a un moment pour tout,
et un temps pour chaque chose sous le ciel :
un temps pour engendrer,
et un temps pour mourir ;
un temps pour planter,
et un temps pour arracher.
Un temps pour tuer,
et un temps pour soigner
 »

Ecclésiaste (Qohèleth) 3,1-11

 

Ce poème de l’Ecclésiaste est fameux. Il peut se lire à un double niveau.

Tout d’abord, selon le scepticisme de l’auteur, il énumère les aspects contrastés de la vie, dans leur paradoxe et, si je puis dire, leur caractère inévitable. Notre vie est ainsi faite de moments heureux et malheureux, de bien et de mal, de vie et de mort. Personne n’y échappe vraiment, et le mystère est grand. Pourquoi Dieu, s’il est vraiment tout puissant, permet-il ce qui nous afflige ? Il n’y a pas vraiment de réponse directe, et l’auteur n’en cherche pas. On dirait même qu’il nous invite à une sorte de résignation.

Seul le Christ nous montre un chemin : il a fait que le mal, le malheur et la mort deviennent un chemin de guérison, de pardon de sanctification et de notre vie ! Il n’est pas donné à tout le monde de le comprendre. Que ceux qui ont saisi sa leçon n’écrasent personne – « La connaissance enfle, mais l’amour édifie » dit Saint Paul – mais qu’ils en reçoivent un surcroit de force pour accompagner les autres dans leurs moments d’épreuve.

La deuxième leçon est celle du temps. Seul le temps permet de donner aux choses leur poids véritable. Le temps appartient à Dieu. Il n’est rien que le temps ne puisse guérir, et pour finir, faire entrer dans l’éternité de l’amour en Dieu.

Seigneur, sois béni pour le temps et cet espace d’espérance et de force qu’il nous offre ! Sois béni pour les épreuves qui rendent plus belles encore les joies et les fêtes, sois béni toi qui nous as préparé, au-delà des temps difficiles de cette vie, l’éternité de ton amour !

† Emmanuel Lafont

Evêque de Cayenne