La bénédiction de Dieu récompense la fidélité

« Le Seigneur bénit les dernières

années de Job plus encore que

les premières. Job posséda

quatorze mille moutons… »

Job 42,1…17

La fin du livre de Job est aussi fantastique que le début ! Les chiffres parlent d’eux-mêmes : il ne s’agit pas à proprement parler d’une histoire exacte, mais d’une sorte de conte, destiné à nous faire réfléchir sur le mystère de la souffrance et de la fragilité humaine, et à nous faire dépasser l’idée que nous sommes responsables de tout. Les amis de Job, en effet, voulaient absolument que ses épreuves soient la preuve de son péché. Ça n’était pas juste.

Mais ce livre comporte bien d’autres leçons. D’abord, nous ne sommes pas Dieu, nous ne pouvons pas le comprendre. Il est infini, nous ne sommes rien. Il est bon, nous ne le sommes pas fondamentalement, à moins de nous laisser conduire par son Esprit, ce qui nous demande toujours un grand effort. Nous devons lui faire confiance sans pouvoir l’obliger à tout nous expliquer.

Ensuite, Dieu est juste. Il nous a fait pour le bonheur, il souffre de nos malheurs, et il les transforme pour en faire, pour nous, un chemin de sanctification. Mais au terme de tout, il nous donnera un bonheur illimité et sans partage. La richesse de Job n’est qu’un pâle reflet de ce qui nous attend, dans le paradis de Dieu. Comment alors nous lamenter de choses difficiles, certes, mais si petites en comparaison de ce que Dieu nous prépare ?

Enfin, la générosité de Dieu n’a pas de limites. Il comble de biens ceux qui ne s’attachent pas aux biens mais qui mettent en Lui leur confiance. Il est généreux au centuple envers ceux qui sont généreux envers Lui et envers les autres. Il bénit cent fois ceux qui bénissent et partagent. Oui, décidément, mettons Dieu en premier. Qu’il en soit en tout « Dieu premier servi » dans notre vie, comme nous le rappelle les parents de Sainte Thérèse !

Seigneur Jésus, je sais que tu veux notre bonheur, notre vrai bonheur. Non pas celui qui passe aussi vite qu’il arrive, mais le bonheur d’aimer et d’être aimé, de donner et de recevoir, le bonheur de rendre l’autre heureux en offrant sa propre vie. Ce bonheur, tu nous le fais goûter dans l’obéissance et parfois aussi la souffrance qui purifie, béni sois-tu !

† Emmanuel Lafont

Evêque de Cayenne