Ce que Dieu a uni !

« A cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous  deux ne feront plus qu’un. »

Genèse 2,18-24.

 

Le deuxième ‘récit de création’ (Genèse 2,4b-25) est plus ancien que le premier (Genèse 1,1 – 2,4a) et il est également plus « anthropocentrique ». Tout tourne autour de l’humain (Adam), créé avec de la glaise avant les plantes, les animaux, et avant d’être « remodelé » pour que de son côté naissent à la foi « l’homme et la femme (Ish et Isha) ». L’Adam ne devient homme (ish) qu’en présence de la femme (isha)

 

Certains veulent voir dans ce récit imagé la preuve que la femme serait moindre que l’homme. Il n’en est rien. Tout est décrit, au contraire, pour que l’égalité de l’homme et de la femme soit totale (cf. Genèse 2,23). Rien d’autre, dans la création, ne peut être « semblable à l’Adam » (cf. Genèse 2,20).

 

Au bout du compte, ils ont d’abord été créés en une seule chair avant que Dieu n’identifie les deux moitiés de l’humain (Adam vient de Adamah, ‘la terre’. Il est ‘l’humain’). Si Dieu dans un deuxmième temps, les fait homme et femme, c’est pour que l’amour puisse surgir, à la manière de Dieu qui est, lui d’abord, relation d’amour (Esprits Saint) entre le Père et le Fils.

 

Ici, Jésus trouve l’origine de son rejet du divorce. Devant les Pharisiens qui lui rappelaient que Moïse avait autorisé l’écriture d’un acte de répudiation, il réplique : « au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme… Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas. » En affirmant cela, Jésus allait contre la pratique universelle de l’époque admettant le divorce. Ce que Jésus déclare, nous ne pouvons le comprendre que dans la foi en Dieu qui crée, en Jésus qui sauve et en l’Esprit qui sanctifie. Beaucoup, Jésus le reconnait, ne peuvent pas comprendre cela (cf. Matthieu 19,11).

 

Seigneur Jésus, nous te rendons grâce pour la merveille que nous sommes, créés dans la Puissance de ton Père, à votre image et à votre ressemblance. Tu nous appelles à la sainteté, dans le mariage comme dans la vie consacrée religieuse. Là où tu nous appelles, toi seul peux nous conduire. Que ton Esprit nous guide

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane