Que n’es-tu chaud ou froid !

« Je sais que tu n’es ni froid ni brûlant – mieux

vaudrait que tu sois ou froid ou brûlant.

Aussi, puisque tu es tiède – ni brûlant ni

froid – je vais te vomir de ma bouche. »

Apocalypse 3,1-6.14-22.

 

L’Apocalypse nous présente, après la vision du Christ au milieu de ses Eglises, des lett

res adressées à chacune. Toutes sont construites sur le même modèle, et cependant le message est toujours adapté à la situation particulière de chacune. Certaines sont encouragées et félicitées pour leur foi et leur vie chrétienne. D’autres sont averties qu’elles doivent se reprendre et progresser.

 

C’est la cas de la dernière des sept Eglises, l’Eglise de Laodicée. Déjà le chiffre sept est

symbolique. Il signifie une plénitude. Ces Eglises représentent toutes les Eglises locales du monde. Le Christ est présent partout, et il connait chacun parfaitement. Comme le dit la fin de chaque lettre de l’Apocalypse, il appartient aux Eglises, et aux membres de ces Eglises, d’écouter : « Celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit dit aux Eglises » (Cf. Apocalypse 3,6 et 13).

 

Le Christ a de fort reproches à adresser à Laodicée : tu n’es ni froid ni brûlant…. Je vais te vomir de ma bouche »… On dirait qu’il est désespéré de cette communauté… cette tiédeur lui est insupportable. Qu’est-ce à dire ? C’est sans doute le trait d’une vie chrétienne monotone, sans angles, sans sursaut… Une vie qui est toute faite d’habitudes, mais dans laquelle on ne sent pas la puissance et la chaleur de l’Esprit Saint. N’est-ce pas cette tiédeur que le pape Fra

nçois reproche aux communautés chrétiennes d’Europe ? Et nous-mêmes, pouvons nous dire que nous nous sommes vraiment convertis au radicalisme de foi et de charité que l’Evangile propose ?

 

Seigneur Jésus, puissance de ceux qui s’en remettent à toi et qui te suivent dans la radicalité de ton appel, viens convertir nos cœurs. Redis-nous sans cesse : « sois fervent et convertis-toi ». Ne nous laisses pas nous endormir au risque d’être du sel qui a perdu sa saveur…

 

† Emmanuel Lafont

 

Evêque de la Guyane