Entre tes mains, je remets mon esprit

« Quand on vous livrera, ne vous tourmentez pas pour savoir ce que vous direz ni comment vous le direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là. Car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit »

 

Matthieu 10, 17-22.

 

Au lendemain de Noël nous célébrons le premier martyr, saint Etienne. C’est dire que de la crèche à la croix, la distance n’est pas longue. Etonnant mystère de la vie, où se mêlent constamment la vie et la mort, la joie et la souffrance. Nous ne pouvons pas célébrer Noël de façon naïve. L’actualité, tout comme la vie des disciples de Jésus, nous y oblige.

 

Etienne fut choisi lorsque, dans la première communauté chrétienne, à Jérusalem, il y eu un mouvement de contestation, les chrétiens juifs de la « Diaspora » trouvant que leurs veuves étaient mal servies (cf. Actes 6, 1-6). Les chrétiens Juifs de la Palestine parlaient araméen, comme Jésus. Les chrétiens juifs venant de la Diaspora (des autres pays), parlaient grec. Il y avait entre eux des différences culturelles importantes.

 

Etienne, comme les six autres personnes choisies par les apôtres pour servir les chrétiens de la Diaspora, était de culture grecque. Venant d’ailleurs, sa liberté de parole face au Temple et à certains aspects de la Loi juive était plus grande. Cela le rendait plus proche du Christ, mais aussi de son destin. Il est rejeté par les autorités juives, comme Jésus, mis à mort par lapidation et, comme Jésus, il remet son âme à Dieu et pardonne à ses bourreaux (cf. Actes 7, 54-60)

 

Auparavant, il avait défendu son comportement dans un grand discours (Actes 7, 1-53). De fait, l’Esprit Saint (Ac 7, 55) l’avait rempli d’assurance et de sagesse. Etienne savait en qui il avait mis son assurance et dès lors, aucune situation ne pouvait le désarçonner. On sent, en lui, la présence du Christ vivant.

 

Seigneur Jésus, tu es béni, toi qui nous as choisis pour vivre avec toi, pour nous réjouir de ta naissance et nous emplir de ta sagesse. Avec toi, nous ne pouvons rien craindre. Mais garde nous de nous séparer de toi ! Et que la prière et l’exemple d’Etienne nous soutiennent dans l’adversité que tu nous donneras de rencontrer.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de Cayenne