Je suis la voix qui crie

« Voici quel fut le témoignage de Jean Baptiste, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : « Qui es–tu ? ». Il le reconnut ouvertement, il déclara : « Je ne suis pas le Messie. »

Jean 1, 19–28.

 

 

Dans l’Evangile de Jean, l’instruction du procès de Jésus semble commencer dès le début de l’Evangile. Et le premier témoin cité devant les juges d’instruction – les prêtres de Jérusalem et leurs serviteurs – se trouve être Jean Baptiste.

 

Le témoignage de Jean Baptiste nous plonge dans un mystère de foi sur la présence de Jésus au milieu de nous. « Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas. » (Jean 1, 26). En effet, si l’Enfant Dieu n’est pas encore visible à nos yeux, il est là bien au milieu de nous et il attend comme au Jourdain d’être manifesté par la seule volonté du Père.

 

Dans son humilité et dans sa vérité, Jean se dit être la voix qui crie dans le désert tandis que dans son cœur il vit déjà dans la foi le mystère de l’évangile, de la vie en Jésus – Christ. Il est l’indispensable maillon entre Dieu et les hommes, entre Jésus et les siens. A tout moment, Dieu a besoin de nous pour accomplir sa mission. Il demanda le oui de Marie, il se sert du témoignage de Jean, aujourd’hui, il n’a que nous pour aller témoigner, avec la même humilité que Marie et que Jean, que nous ne sommes pas le Messie, mais des voix qui crient.

 

Et Paul a raison de nous rappeler que c’est pour cela que le Christ s’est révélé à nous : « malheur à nous, si nous n’annonçons pas l’Evangile ! » (Cf. 1 Corinthiens 9,16).

 

Seigneur Jésus, pour ce monde qui a tant besoin de témoins de la bonne nouvelle, suscite en nous l’audace et l’humilité d’être, au milieu de ton peuple, des témoins vivants de la présence et de la puissance du Christ qui sauve.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de Cayenne