Tu es mon Fils bien-aimé

« L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus, et il y eut une voix venant du ciel : ‘Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie’ »

Luc 3,15-16.21-22.

 

Le baptême de Jésus prend, chez Luc, une dimension particulière, par le climat de prière que l’évangéliste instille à chaque page de son évangile : « après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait. ». le père Eloi Leclerc médite ainsi ce moment unique : « Ce que Jésus expérimente alors, c’est une proximité merveilleuse et proprement inouïe de Dieu. Il se voit pris dans le mystère de Dieu. Un mystère de relation à l’intérieur duquel il est salué, reconnu, comme un « toi » dans l’atmosphère d’un « nous ». Dans l’intimité et l’unité d’un « nous ».

 

« Tu es mon Fils bien-aimé » : ces paroles apportent à Jésus la révélation pleine et entière de son être profond ; elles achèvent de l’éveiller, s’il en était encore besoin, à la conscience de sa relation unique avec Dieu… Mais en même temps, Jésus perçoit clairement sa mission. Il se voit choisi par Dieu pour faire part aux hommes de cette révélation unique qu’il vient de recevoir et qui les concerne aussi. Car si la parole entendue le désigne personnellement, elle ne s’arrête pas à lui…

 

Dans cette proximité unique et indépassable de Dieu, dont il fait l’expérience, il a la révélation de l’amour de Dieu pour les hommes et de la nouvelle proximité de Dieu à son peuple. En cet instant tout le dessein divin lui est manifesté : en lui, Dieu s’est approché de l’homme d’une manière inouïe ; il s’est uni à l’humanité comme jamais : radicalement. Et, de ce fait, plus rien désormais ne pourra séparer celle-ci de l’amour du Père. Au moment où Jésus expérimente en plénitude sa filiation divine, il s’ouvre donc à la passion amoureuse de Dieu pour l’homme ; il épouse son mouvement pour l’homme, sa tendresse, son « humanité ».

 

Seigneur Jésus, pour nous tu t’es offert au baptême de Jean, prenant nos péchés sur tes épaules pour les porter jusqu’à ton autre « baptême », sur le bois de la croix ! Tu nous réjouis, tu nous régénères, tu fais de nous tous tes frères et tes sœurs, des enfants de Dieu ton Père. Protège-nous toujours et fais-nous bénéficier, pour nous et pour les autres, de l’immense miséricorde du Père !

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane