Navré de l’endurcissement de leur coeur

« Navré de l’endurcissement de leur cœur, Jésus dit à l’homme : ‘Etends la main’. Il l’étendit, et la main redevint normale » 

 

Marc, 3, 1-6.

 

Début du chapitre 3 de saint Marc, et cinquième controverse entre Jésus et les pharisiens. Manifestement, l’évangéliste a voulu rassembler en une seule section une série d’affrontements vécus par le Seigneur. Quel mystère, tout de même, de constater que Celui que Dieu nous envoie fait si vite l’objet d’un tel rejet, alors que son comportement est si humain : il guérit, il pardonne, et ici, le jour du sabbat, il rend à un homme son intégrité physique. Pourquoi une telle haine ? On peut bien parler de haine, parce que les pharisiens, sortant de la synagogue où le miracle s’est accompli, s’entendent avec les Hérodiens pour faire périr Jésus.

 

Jésus a vécu avant Paul ce que ce dernier évoque dans sa lettre aux Corinthiens : « Constamment nous sommes mis à l’épreuve, mais jamais acculés ; toujours avec des difficultés, mais jamais sans solution. On nous persécute, mais sans nous régler notre compte ; nous sommes jetés à terre, mais non défaits.  À tout moment nous portons dans notre corps la mort de Jésus, pour que la vie de Jésus se manifeste aussi dans notre personne » (2 Corinthiens, 4. 8-10).

 

Oui, le mystère est là, dans notre vie quotidienne : le bien peut attirer la jalousie, la colère, le rejet, parfois même de la part de gens qui, à l’instar des pharisiens, s’estiment être plus religieux que les autres ! Mystère aussi de cet esprit du mal, « père du mensonge » comme Jésus l’appelle (Jean 8, 44), qui caricature et ridiculise le bien qu’il est incapable d’accomplir.

 

Seigneur Jésus, tu es venu en faisant le bien, guérissant et pardonnant tous ceux qui se jetaient à tes pieds. Donne-moi l’amour dont tu t’es fait le héraut au nom de ton Père, et accorde-moi la joie d’être ton témoin chaque fois que je subirai l’insulte « à cause de toi et de l’Evangile. »

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de Guyane