A cause du serment fait devant les convives

« Le roi fut vivement contrarié ; mais à cause du serment fait devant les convives, il ne voulut pas lui opposer un refus. Aussitôt il envoya un garde avec l’ordre d’apporter la tête de Jean »

 

Marc 6, 14-29.

 

L’Evangéliste prend avantage de l’envoi des disciples en mission (cf. Marc 6, 7-13) pour nous donner le récit de l’’exécution de Jean-Baptiste (cf. Marc 6, 14-29). De même que le précurseur annonçait la mission de Jésus par sa prédication, de même il annonce la passion du Christ à travers sa propre mort. Tout, dans la vie du Baptiste, prophétise le destin du Seigneur.

 

Le récit présente bien la personnalité complexe du tétrarque Hérode (« Tétrarque », « roi d’un quart du territoire », parce que le royaume d’Hérode le Grand – cf. Matthieu 2, 1-18 – avait été partagé entre ses quatre fils – cf. Luc 3, 1). Il n’a pas de morale. En effet, il a pris la femme de son frère et il a jeté Jean-Baptiste en prison parce que le prophète lui en a fait le reproche. Mais il est fasciné par l’homme et l’écoute volontiers. Il sait que ce dernier à raison, mais il n’hésitera pas, pourtant, à le faire décapiter pour ne pas se dédire devant ses flatteurs…

 

Il connait la vérité, il sait ce qui est juste. Mais il n’a pas de volonté. Nous lui ressemblons, et c’est en cela que nous sommes pécheurs. Cela peut faire de nous des meurtriers, physiquement ou spirituellement. C’est de cela que le Christ veut nous libérer.

 

Seigneur Jésus, le comportement d’Hérode me donne une leçon. Si je transgresse ta loi, quelle qu’elle soit, je deviens un être faible, prompt au mensonge et prêt à toutes les lâchetés. Délivre-moi de ce corps de péché et garde-moi dans la vérité et la sainteté de ton message.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de Cayenne