C’est du coeur que vient l’impureté

« ‘Ecoutez-moi tous et comprenez bien : Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur…’ C’est ainsi que Jésus déclarait purs tous les éléments. »

Marc 7,14-23.

La controverse initiée par les pharisiens provoque une leçon majeure de Jésus en direction des foules et auprès de ses disciples. Les adversaires de Jésus – pharisiens et scribes – avaient accusé certains disciples de manger avec des mains impures. Jésus leur avait d’abord répondu en dévoilant la fausseté de leur esprit, prompt à rajouter des règle pour annuler la loi fondamentale de Dieu. Il avait cité Isaïe : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi » (Isaïe 29,13, cité en Marc 7,6).

Jésus saisit l’occasion d’une réflexion plus fondamentale sur la pureté légale dans la Bible. On doit bien saisir qu’il y a dans l’Ecriture deux genres de pureté. La pureté morale est l’absence de péché. Dieu seul est parfaitement pur, et il purifie les hommes par la pardon. « Heureux les cœurs purs », dit Jésus (Matthieu 5,8). La pureté rituelle tourne autour des notions rituelles qui indiquent un état d’aptitude ou d’inaptitude à participer au culte et à la vie de la communauté.

Ainsi Jésus revient à un problème bien plus fondamental : qu’est-ce qui rend l’homme impur ? des choses ou des gestes extérieurs ? Non, répond-il, ce qui rend l’homme impur, c’est ce qui vient de lui, du plus profond de son être : de son cœur. Ce faisant, il nous libère des rites comme source de pureté. Les rites sont importants, mais moins que le cœur.

Seigneur Jésus, donne-moi de comprendre combien le cœur est le siège du bien et du mal : ainsi, fais-moi saisir une fois pour toutes que je serai jugé sur l’amour et non sur la loi. Que je ne puisse juger personne, mais que la vérité de mes paroles ne peut être un pur appel à la loi, mais au contraire, un regard d’amour sur les gens et sur les actes.

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane