Personne ne pouvait mettre la main sur lui

« Ils cherchèrent alors à l’arrêter, mais personne ne mit la main sur lui parce que son heure n’était pas encore venue »

 

Jean 7, 1-2.10.14.25-30

 

Tout l’Evangile de Jean est distribué en fonction de « l’heure » ou de « son heure ». Jésus en parle dès la première apparition publique après son baptême, lors du mariage de Cana. Lorsque sa mère lui indique que les gens de la noce n’ont plus de vin, Jésus l’avertit : « mon heure n’est pas encore venue » (cf. Jean 2, 3-4). Elle vient, cette heure, au moment de sa passion, et dès le dernier repas : « Jésus sachant que son heure était venue, l’heure de passer de ce monde au Père, lui, qui avait aimé les siens qui sont dans le monde, les aima jusqu’à l’extrême ». (Jean 13, 1).

 

Je contemple deux réalités manifestées dans ces mots de Jésus sur son heure. D’abord le fait que cette heure correspond à la passion et la mise en croix du Seigneur. Cette heure commande toute sa vie. C’est pour elle qu’il est venu ! Cette heure est à la fois celle de sa mise en croix, comprise comme une élévation d’où il attirera à lui tous les hommes (cf. Jean 8, 28 et 12, 32) c’est l’heure de notre salut, l’heure du Retour au Père et du don de l’Esprit, l’heure de la glorification ou de la gloire ». Son heure, c’est mon salut !

 

Ensuite, Jésus est totalement maître de cette heure ! On ne peut rien sur lui tant que l’heure n’est pas venue. Et lorsqu’elle est arrivée, le seul qui sache ce qu’il fait, c’est Lui, le Christ. Les autres, tous les autres, ne sont que conduits, mystérieusement, par Lui. Ils ne savent pas ce qu’ils font, eux qui pensent se débarrasser d’un gêneur, tandis qu’en réalité, ils collaborent, comme des marionnettes, à l’acte qui nous sauve tous !

 

Seigneur Jésus, je fléchis le genou devant la souveraine liberté avec laquelle tu es monté vers l’offrande de ta vie. Je te crois et je te bénis, lorsque je t’entends dire : ‘Ma vie, nul ne la prend, mais c’est moi qui la donne. J’ai le pouvoir de la donner et le pouvoir de la reprendre… Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Merci d’avoir donné ta vie pour moi !

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de Cayenne