Vous saurez que JE SUIS.

« Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, JE SUIS, et que je ne fais rien par moi-même, mais tout ce que je dis, c’est le Père qui me l’a enseigné. Ce lui qui m’a envoyé est avec moi »

 

Jean 8, 21-30.

 

Pour la deuxième fois dans ses discours, Jésus fait allusion à sa mise en croix sous la formule : quand vous aurez élevé le Fils de l’homme…  (cf. 3, 14, repris en 12, 32) ; mais ici, il réclame pour lui un titre inouï : « JE SUIS ». Cette formule, nous la retrouvons tout au long de l’Evangile sous deux formes. Une forme composée : « je suis le pain de vie (6, 25.41.48.51) ; la lumière du monde (9, 5) ; la porte (10, 7.9) ; le bon pasteur (10, 11.14) ; le Fils de Dieu (10, 36) ; la résurrection (11, 25) ; le chemin, la vérité et la vie (14, 6) ; la vigne (15, 5) ces expressions sont très suggestives.

 

Je suis vient sous une deuxième forme, absolue, sans complément : 8, 24. 28 ; 13, 19. Ici, Jésus fait une allusion non voilée à l’épiphanie de Dieu à Moïse, dans le désert du Sinaï. Quand ce dernier lui demande : « quel est ton nom ? Dieu répond : « JE SUIS celui qui suis » (Exode 3, 14). La deuxième forme du Je suis est donc une affirmation très forte de la divinité de Jésus. Il n’est pas étonnant que les témoins de Jéhovah, qui refusent de croire en la divinité du Christ, traduisent l’expression originale grecque d’une manière erronée, comme on le voit dans leur bible : Je suis [lui].

 

Quand je regarde la croix, sous l’aspect de l’homme torturé, je découvre Dieu lui-même, Dieu le Fils qui nous a tout donné en nous donnant la vie. Cet homme qui meurt, « vraiment, c’était le Fils de Dieu » (le centurion romain au pied de la croix, cf. Marc 15.39).

 

Seigneur Jésus, tandis que je me tiens devant ton visage douloureux sur la croix, suscite en moi l’acte de foi : je crois que tu es le Fils de Dieu, le Messie. Ton obéissance et ton humilité me confondent. Donne-moi d’offrir aux autres quelque chose de ta lumière et de ta paix.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de Cayenne