Moi, vous ne m’aurez pas toujours !

« Laisse-la ! Il fallait qu’elle garde ce parfum pour le jour de mon ensevelissement. Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous mais moi, vous ne m’aurez pas toujours »

Jean 12, 7-8

Alors que le sort de Jésus est scellé, une femme, amie de Jésus selon Jean, la sœur de Marthe et de Lazare, répand un parfum précieux sur les pieds de Jésus. Elle n’est pas dans une logique économique, ni dans une logique égoïste, mais dans une logique d’amour. Or l’amour ne gaspille pas, et l’amour ne compte pas !

Telle n’est pas la logique de Juda. Il est dans une logique économique, mais en réalité individualiste : « il parlait ainsi non parce qu’il se préoccupait des pauvres mais par ce que c’était un voleur ; comme tenait la bourse commune, il prenait pour lui ce que l’on y mettait » (Jean 12, 6).

Cet épisode est important parce qu’il montre que quelqu’un peut des dire des choses apparemment censées – c’est vrai qu’il ne faut pas gaspiller – mais pour des motifs qui sont faux et qui manifestent sa fausseté. Il ne suffit pas de bien parler. C’est dans le cœur que se trouve la vérité des choses. Et Jésus sait ce qu’il y a dans le cœur de l’homme ! cf. Jean 2, 25.

Seigneur Jésus, garde moi pur dans mes intentions, mon regard sur les gens et sur les choses. Ne permets pas que le diable détourne ma volonté de servir en glissant dans mon cœur des intentions qui ne viendraient pas de toi. Garde-moi toujours dans ta logique d’amour et de don sans mesure.

† Emmanuel Lafont
Evêque de la Guyane