Qui me voit voit le Père

« Philippe lui dit : ‘Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit.’ Jésus lui répond : ‘Il y a si  longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père.’ »

Jean 14,7-14.

 

L’entretien de Jésus avec ses disciples, la veille de sa Passion et de sa mort, reste un des chefs d’œuvre de l’Evangile selon saint Jean, et il nous découvre d’une manière inégalée les relations trinitaires entre le Père, le Fils et le Saint Esprit. Philippe interrompt Jésus, et lui demande de lui montrer le Père.

 

La réponse de Jésus : « Celui qui m’a vu a vu le Père » lève un voile mystérieux : Jésus, parce qu’il a pris corps dans la matière temporelle, est devenu le visage du Père, la révélation visible du Père. Le pape François l’indique bien lorsqu’il appelle Jésus « Le visage de la Miséricorde » alors même qu’il déclare que le nom de Dieu est « Miséricorde »

 

Ainsi, Jésus affirme que « Dieu s’est rendu visible à nos yeux » en faisant venir son fils dans la chair humaine (« incarnation »). De ce fait, Jésus est la « Révélation » définitive de Dieu à l’humanité. Qui veut connaître Dieu doit regarder Jésus. Quand tu écoutes Jésus, tu écoutes Dieu. Quand tu vois la bonté de Jésus tu apprends la bonté de Dieu, quand tu contemples la liberté de Jésus, tu découvres la liberté de Dieu.

 

Chrétien, ne cesses pas de regarder le Christ : apprends de Marie sa mère de quelle manière elle le regardait, elle qui « gardait tous les événements dans son cœur et qui les méditait » (cf. Luc 2,19 et 51). Reconnais que le chapelet n’est rien d’autre que « regarder le Christ, dans tous les événements de sa vie, avec Marie ! »

 

Un disciple de Jésus devrait, très rapidement, connaitre par cœur les Evangiles.

 

Seigneur, qui te voit voit le Père ! Ne cesses pas de transformer ma prière pour qu’elle devienne, de plus en plus, un méditation de ta vie, de tes paroles, de tes gestes, de ta miséricorde et de ta tendresse, de ta vérité et de ta liberté, de ton amour des pauvres et des malades, de ton rejet de toute hypocrisie et de toute corruption. Ainsi, tu m’apprendras à regarder le Père !

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane