Qui demeure en moi portera beaucoup de fruit

« Moi je suis la vigne et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit, car en dehors de moi vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est comme un sarment qu’on a jeté dehors, et qui se dessèche. »

 

Jean 15, 1-8.

 

Dans le dernier entretien que Jésus offre à ses disciples, l’allégorie de la vigne occupe une place très importante. Un pied de vigne, gros et noueux, porte un certain nombre de branches, appelées sarments. Certains sont plein de sève. Ils porteront les grappes de raisin d’où le vin sera tiré. Cette sève arrive directement du pied de vigne. Le même flux vital circule de l’un aux autres. Le pied de vigne secrète cette sève à partir de ce qu’il avale depuis le sol dans lequel il se nourrit. Le sarment, lui, reçoit cette sève venant du pied. Il n’a aucune capacité à se suffire à lui-même. Mais c’est de lui que sortiront les fruits.

 

Cette image est forte. Elle dit d’abord le désir du Christ. Bien évidemment, il souhaite les fruits, et des fruits nombreux, variés, bien en chair. Il veut ces fruits comme venant de nous, les sarments ; il ne souhaite pas prendre notre place, au contraire, il nous en donne une.

 

Il y a plus, dans cette image. Le Seigneur nous branche sur lui ! Il nous offre de vivre de sa sève, de son flux vital ! Il nous met dans les conditions de dire, comme Paul : « Je vis, mais ce n’est pas moi, c’est le Christ qui vit en moi » (Galates 2, 20).

 

Seigneur Jésus, sois béni. Non seulement tu nous enseignes sur la relation unique qui t’unit à ton Père qui est dans les cieux, mais tu nous offres d’entrer à notre tour dans cette relation d’amour ! Oui, par toi nous sommes appelés à devenir fils dans le Fils. Sans toi, nous ne pouvons rien faire, mais toi, tu nous invites à vivre en toi. Béni sois-tu !

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de Cayenne