Qu’ils soient un !

« Je ne te prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui accueilleront leur parole et croiront en moi… Que leur unité soit parfaite ; ainsi, le monde saura que tu m’as envoyé et que je les ai aimés comme tu m’as aimé »

 

Jean 17, 20-26.

 

Au moment d’entrer dans sa passion, Jésus prie intensément pour que les disciples soient un, comme lui et le Père sont un. Que leur unité soit parfaite, demande-t-il, alors qu’il pense à nous, ceux qui ont accueilli la parole des apôtres. Je suis toujours ému à la pensée que le Christ ne cesse de prier et d’intercéder pour moi et pour toute l’Eglise. Il est assis à la droite de Dieu, mais il est présent à son Eglise selon la belle description de l’Apocalypse (1, 9-20).

 

Jésus sait bien que l’unité est un défi, un combat permanent. Pendant sa vie terrestre, il avait dû arbitrer ses disciples une fois ou l’autre tandis qu’ils se querellaient pour savoir qui était le plus grand parmi eux. Dès les premières années de l’Eglise, la question de l’unité entre croyants fut à l’ordre du jour, depuis la dispute des veuves à Jérusalem (cf. Actes 6, 1-7). Puis ce fut la controverse sur l’accueil des païens dans l’Eglise, la place des lois juives etc… Les motifs de querelles n’ont jamais manqué.

 

Mais Jésus sait aussi que l’unité est le prix indispensable pour que l’Eglise soit crédible, pour que le message d’amour puisse être reçu par les auditeurs de la Parole. Ainsi, la division des chrétiens est un drame, une faute, un obstacle à l’évangélisation. « Quoi ? Vous prêchez l’amour alors que vous vous disputez, que vous êtes incapables de prier ensemble ? Comment voulez-vous qu’on vous croie ? »

 

Seigneur Jésus, tu souffres de toutes les divisions entre chrétiens. Tu n’acceptes pas que des questions de préséance ou de pouvoir, de susceptibilité ou de jalousie déchirent ta tunique sans couture, image de l’Eglise pour laquelle tu es mort sur la croix. Donne-nous, à nous catholiques, donne à moi, évêque de cette Eglise, un désir sans limite de tout faire pour chérir cette unité et tendre une main d’affection à tous mes frères qui se réclament de toi.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de Cayenne