Si ton frère a quelque chose contre toi…

« Eh bien moi, je vous dis : Tout homme 

qui se met en colère contre son frère en

répondra au tribunal. Si quelqu’un insulte

son frère, il en répondra au grand conseil. »

 

Matthieu 5, 20-26.

 

Nous comprenons maintenant en quel sens Jésus vient « accomplir » la Loi. Il lui donne une direction immense, celle du respect intégral de l’autre ! Ainsi, le non-respect de la loi commence très tôt et très profond. Il commence très tôt, déjà au moment où je me laisse aller à réagir alors que je suis en colère. Il commence très profond, dans le cœur lorsque la pensée du mal m’envahit. Il commence dès la racine.

 

La colère ? C’est une réaction physique, au départ. Le corps lui-même se rebiffe devant ce qui m’apparaît comme contraire aux valeurs que je porte. Je ne peux pas grand-chose, lorsque le sentiment de colère m’envahit. La réaction est  physique. Par contre, là où je dois me maîtriser, c’est dans la réaction consciente, dans la réponse que je donne à mon sentiment de colère. C’est pourquoi le sage reconnait que, lorsque je suis en colère,  je dois réciter d’abord toutes les lettres de l’alphabet avant de parler. Autrement dit, je dois attendre que retombe la température !

 

Jésus nous invite à débusquer le mal dès son origine, dès le cœur, dès l’intention.  Il nous invite à refuser le rejet de l’autre dès le sentiment de mépris, le jugement, la pensée mauvaise. Apprendre cela est l’œuvre de toute une vie, avec la grâce de Dieu. Beaucoup de saints étaient de gens coléreux et orgueilleux. Ils ont appris à maîtriser leurs penchants, comme sainte Thérèse de Lisieux par exemple.

 

Seigneur Jésus, nous te bénissons pour la bienveillance extrême avec laquelle tu nous traites. Tu nous invites à la messe compassion et la même empathie entre nous, car par toi nous sommes tous devenus frères et sœurs. Que ton Esprit nous donne cette force et nous libère, peu à peu, de nos penchants durs.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane