Pourquoi pleures-tu ?

« Jésus lui dit alors : ‘Marie !’ 

Elle se tourne vers lui et lui dit :

‘Rabbouni !’, ce qui veut dire

‘Maître’ dans la langue des Juifs »

 

Jean 20,1.11-18.

 

Marie ne cessait de pleurer. Les anges lui demandent pourquoi, mais ne réagissent pas à sa réponse ! Ils n’en ont pas le temps, car Jésus déjà s’approche et fait à la femme une même demande : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Tout son amour est là, dans ses pleurs.

 

Et tout l’amour de Jésus est là aussi. Il prend l’initiative de la rencontre, comme toujours. Le monde de Dieu ne rencontre celui de l’homme qu’à l’initiative du premier. Dieu seul peut venir vers nous. Et cependant, la rencontre ne peut pas se faire s’il n’y a pas, du côté de la créature, une ouverture, une attente, un désir. Dieu frappe à la porte de notre cœur, mais c’est à nous de prendre la poignée, d’ouvrir et de lui dire : ‘entre !’ Les pleurs de Marie sont le signe que la porte de son cœur est ouverte.

 

Alors Jésus peut l’appeler par son nom : ‘Marie’.

 

Et il se produit un deuxième « retournement ». La femme accède à un nouveau regard, intérieur, le regard de la foi, dans lequel elle saisit et accueille la présence bien aimée du Seigneur. Elle l’a reconnu à la voix, et non à l’œil. Son cœur répond aussitôt : ‘Rabbouni ! »

 

Seigneur Jésus, combien de fois n’es-tu pas venu à ma rencontre, m’appelant par mon nom, et m’invitant à vivre une intimité délicieuse avec toi ? Ni mes doutes, ni ma tiédeur, ni même mes reniements ne t’ont découragé de venir et de revenir, bien au contraire ! Reste avec nous, il se fait tard.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane