Il commanda de lui donner le tête de Jean

« Le roi fut contrarié, mais 

à cause de son serment et

des convives, il commanda de

lui donner la tête de Jean »

Matthieu 14,1-12

 

La personnalité d’Hérode apparait vraiment complexe, dans ce récit.  Au verset 5, Matthieu nous révèle qu’il aurait tué Jean s’il n’avait pas craint la foule. Puis il est dit contrarié parce que sa fille lui demande la tête du prophète ! Son âme n’est pas pure. Elle sait pertinemment qu’il vit dans le mal, puisqu’il a pris la femme de son frère. Mais il ne veut pas qu’un autre le lui dise. Sa conscience, déjà, le fait assez souffrir. Hérode n’a pas tué totalement sa conscience.

 

D’un autre côté, l’homme est incapable de se conduire en autonomie du regard des autres. S’il n’a pas déjà fait exécuter Jean, c’est par crainte de la foule. S’il ne résiste pas à la demande de sa fille, c’est par crainte des convives… quand dont sera-t-il libre ?

 

Quelle belle parabole sur le péché nous avons ici ! Il embrouille tout, il nous rend opaque à nous-mêmes, il nous met en subordination devant les autres, il nous fait vivre dans la peur de la lumière, il nous retire notre liberté. Il nous enchaîne et nous conduit toujours plus bas : du vol au meurtre, c’était déjà le chemin du péché de David (cf. 2 Samuel 11,1-27).

 

Au contraire, Jean n’a qu’une parole. Il ne se laisse pas entrainer par les autres. Sa mort annonce celle du Christ, elle n’est pas inutile. Elle le conduit à la Vie et nous sauve de nos morts.

 

Seigneur Jésus, inscris une fois encore au fond de mon cœur tes paroles de sagesse et de lumière : « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples, et vous connaîtrez la vérité et la vérité vous libérera. » (Jean 8,32-32). Que je demeure toujours dans ta parole et que je renonce au péché !

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de Cayenne