Si le grain de blé ne meurt…

« En vérité, en vérité, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul. Mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie la perd ; celui qui s’en détache en ce monde la garde pour la vie éternelle. »

Jean 12,24-26.

 

La mémoire de saint Laurent est une fête. C’est dire l’importance que l’Eglise attache au souvenir de ce diacre espagnol, devenu l’économe du diocèse de Rome, au temps du saint pape Sixte II. C’était en 258. Les officiers de l’empereur avaient capturé le pape et ses sept diacres. L’empereur les fit exécuter sur le champ, à l’exception de Laurent, car il souhaite mettre la main sur le « trésor » de l’Eglise.

 

Alors Vincent distribua toutes les richesses de l’Eglise aux pauvres de Rome, puis le jour dit, il fit venir ses pauvres devant l’empereur et leur disant : « Voici la richesse de l’Eglise. Les pauvres convertissent nos aumônes en richesses impérissables ». Il fut cruellement torturé et brûlé sur un gril, le 10 juin 258.

 

Avec Laurent, comme avec Jésus, le grain de blé tombé en terre a produit un fruit abondant : 30, 60, 100 pour un grain. Au moment de son martyre, Laurent a converti l’officier qui le gardait, Hippolyte, un soldat nommé Romain, et un prisonnier qui avait tellement pleuré qu’il en avait perdu la vue, et que Laurent lui rendit, tout en lui ouvrant les yeux de la foi. Tel est le témoignage chrétien et celui des martyrs.

 

Seigneur Jésus, toi qui a appris l’obéissance par la souffrance (cf. Hébreux 5,8), je t’offre mes pauvres peines et celles de tous ceux qui m’entourent, car ce sont autant de grains de blé qui tombent en terre : qu’ils puissent porter du fruit, pour ta gloire, le pardon de mes péchés et la sanctification de tous.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane