Ce ne sont pas les biens portants qui ont besoin de médecin

« Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. Allez apprendre ce que veut dire cette parole : ‘C’est la miséricorde que je veux et non les sacrifices »

 

Matthieu 9, 12-13

 

Le récit de la vocation de Matthieu est impressionnant. Voilà un homme bien installé, dans une profession que personne n’aime mais qui paie bien. Est-ce que vraiment elle remplit son homme de bonheur ? On peut en douter, finalement, quand on connait la suite.

 

Car Jésus passe, il dit simplement « suis-moi » et Matthieu quitte tout. Tout ? Pas forcément, d’ailleurs, il a toujours ses amis, ceux qui lui ressemblent, et il a gardé de quoi faire la fête. Aurait-il trouvé un bonheur supérieur en quittant sa vie rangée ? Eh bien ! Oui !

 

Et Jésus fait partie de la fête. Mais d’autres se plaignent. Ils n’ont, semble-t-il, rien compris. En effet, Jésus n’est pas venu récompenser les justes et punir les pécheurs ; il est venu récupérer ces derniers, non sans rappeler aux « justes » qu’il reste un bout de chemin à faire à eux aussi !

 

Décidément, les pensées de Jésus ne sont pas les nôtres ; et si tu veux vraiment recevoir son bonheur, rapproche-toi, comme lui, de ceux dont tu pouvais croire que tu étais loin… mais auxquels tu ressembles plus que tu ne le penses. Reconnais ta maladie et réjouis-toi de la visite du médecin !

 

Seigneur Jésus, tu es venu justifier tes frères et tes sœurs, mais que peux-tu faire pour ceux qui ne pensent pas avoir besoin de ta miséricorde ? Sans doute pas grand-chose. Tu respectes trop leur liberté. Fais-moi reconnaitre mes faiblesses, et que je mette ma joie dans ta miséricorde !

 

† Emmanuel  Lafont

Evêque de Cayenne