« Comme Jésus parlait à la foule, voici que sa mère et ses frères se tenaient au dehors, cherchant à lui parler. Quelqu’un lui dit : ‘Ta mère et tes frères sont là, dehors, qui cherchent à te parler’ »

Matthieu 12,46-50.

 

La famille de Jésus vivait au milieu de ce peuple auquel Jésus avait été envoyé par Dieu son Père. Cette famille faisait partie des invités aux noces du Royaume. Il n’est pas étonnant qu’elle se manifeste à différentes reprises, et même qu’elle ait pour lui des messages, comme il s’en trouve dans toutes les familles : informations sur la situation des uns ou des autres, maladie, voire décès… requêtes de différentes nature : demandes d’aide, invitation à un anniversaire, un mariage, que sais-je. Jésus a épousé tout ce qui fait partie de notre vie humaine et sociale.

 

La famille de Jésus n’a pas toujours trouvé facile d’assumer la personnalité de ce maître : son comportement extraordinaire, les oppositions qu’il suscitait chez les uns, l’enthousiasme provoqué chez les autres. Ce bruit autour de sa personne, il n’était pas simple de gérer cela, pour tous. Il n’est pas étonnant que, pour une raison ou pour une autre, des membres de cette famille cherchent à lui parler !

 

Il est question ici de sa mère et de ses frères. La présence de Marie, pourrait faire penser que la démarche était positive. Ce n’était peut-être pas toujours le cas, mais alors, on n’imagine mal la Vierge faire partie de la délégation familiale. Elle ne pouvait que se tenir à l’écart de tout mouvement d’humeur ou de contestation. Mais que dire de la présence des « frères » ?

 

Pour les uns, cette mention signale que Marie eut d’autres enfants et qu’elle n’est donc pas restée vierge. Pour d’autres il convient de prendre le mot au sens large comme il est appliqué aux cousins dans plusieurs cultures. Voici ce que dit le Catéchisme de l’Eglise Catholique : « L’Église a toujours compris ces passages comme ne désignant pas d’autres enfants de la Vierge Marie : en effet Jacques et Joseph,  » frères de Jésus  » (Mt 13, 55), sont les fils d’une Marie disciple du Christ (cf. Mt 27, 56) qui est désignée de manière significative comme  » l’autre Marie  » (Mt 28, 1). Il s’agit de proches parents de Jésus, selon une expression connue de l’Ancien Testament (cf. Gn 13, 8 ; 14, 16 ; 29, 15 ; etc.) (CEC 500).

 

Je m’en tiens à la foi de l’Eglise, à sa dévotion envers Notre Dame, la Toujours Vierge, et je bénis chaque jour où des membres de la famille humaine cherchent à « parler » au Christ, car « Ceux qu’il a connus d’avance, il les a destinés à être comme son Fils, comme à son image, pour qu’il soit le premier-né au milieu de nombreux frères » (Romains 8,29).

 

Seigneur Jésus, je te rends grâce, toi qui, par ta Résurrection, est devenu le premier-né d’une multitude de frères et qui m’as ainsi intégré dans cette famille Dieu, ce Temple de l’Esprit, ton Corps total, l’Eglise. Conserve et fais grandir en moi le désir permanent de te voir, de t’écouter, de te parler et de te suivre.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane