« Comme certains parlaient du Temple, des belles pierres et des ex-voto qui le décoraient, Jésus leur déclara : ‘ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre ; tout sera détruit’ »

Luc 21,5-11.

 

À l’époque de Jésus, le temple de Jérusalem était en reconstruction. Sur ordre d’Hérode le Grand, depuis 46 ans, des maçons et des prêtres lui donnaient une allure totalement nouvelle, monumentale. Le but était de retrouver la splendeur du premier temple, celui de Salomon (cf. 1 Rois 5,15 – 8,66). Les pierres taillées du mur ouest (le « Mur des Lamentations) sont un vestige incroyable de sa magnificence. La taille et le poids des pierres varient, allant de deux tonnes à plusieurs centaines comme celle que l’on peut voir dans la partie souterraine, qui est un monolithe de 14 mètres de long pesant 570 tonnes, inséré dans la section basse du mur.

 

Ce Temple fut détruit quarante ans après la mort et la Résurrection du Christ, en août 70, par les armées du général romain Titus, futur empereur de Rome. À l’époque bon nombre de chrétiens y ont vu un signe de la fin des temps et l’annonce du retour de Jésus dans la gloire. C’est à cela que Luc répond. Non, la ruine du Temple n’est pas le signal de la fin du monde. C’est seulement la fin d’une époque, et une invitation à la conversion, puisque personne ne sait quand le Christ reviendra. Ceux qui disent « il est ici ! » « ou il est là ! » sont des imposteurs.

 

De nouveau, Jésus explique que les guerres et les catastrophes se multiplieront avec la multiplication des êtres humains, mais qu’il ne s’agit pas d’y voir des « signes » de la fin du monde et de son retour. Si ce sont des signes, c’est par le fait qu’ils nous rappellent la brièveté de cette vie et la nécessité d’être toujours prêts. La sainteté qu’il nous demande doit commencer aujourd’hui. Comme le disait le jeune saint Jean Berchmans (jésuite, mort à 22 ans le 13 août 1621 à l’âge de 22 ans) : « Si je ne deviens pas un saint maintenant que je suis jeune, je ne le sera jamais. »

 

Seigneur Jésus, tu savais, toi, que le Temple de Jérusalem allait être détruit. Tu sais que toutes les choses de ce monde passeront. Mais tes paroles ne passeront jamais. Garde-moi de la fébrilité concernant la venir et ton retour glorieux. Garde-moi dans la confiance et fait grandir en moi le désir de sainteté.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane