« Un rameau sortira de la souche 

de Jessé, père de David, un rejeton

 jaillira de ses racines. Sur lui

 reposera l’Esprit du Seigneur »

Isaïe 11,1-10.

 

Isaïe fait partie de ces prophètes qui avaient pour mission de redonner courage à un peuple désemparé, et à un roi affolé par les complots régionaux qui l’entouraient. Il en appelle à l’espérance, et il veut la fonder sur la puissance de Dieu, une puissance mise au service des siens pour les sauver des dangers et des malheurs. Espérance enracinée dans le don de l’Esprit aux sept dons, offert depuis toujours, mais d’une manière inégalée par le mort et la Résurrection du Christ.

 

Dans une description surprenante, qui ne prendra tout son sens qu’avec l’arrivée de Jésus dans la vie des hommes (près de 700 ans après la mort du prophète !) Isaïe dévoile les qualités de l’Esprit du Seigneur. C’est ici, dans ces lignes, que l’Eglise a reconnu ce qu’elle appelle les sept dons du Saint Esprit. Telle est la promesse dont nous sommes aujourd’hui les bénéficiaires ! Jésus avait bien raison de dire : « Mais vous, heureux vos yeux parce qu’ils voient et vos oreilles parce qu’elles entendent !  Oui, je vous le dis, bien des prophètes et des justes auraient voulu voir ce que vous voyez et ne l’ont pas vu, ou entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu » (Matthieu 13, 16-17).

 

Car l’accomplissement, en nous, dépasse la promesse du prophète. Il pensait au roi, au successeur de celui à qui il adressait ses mots. Et voici que le Christ, Oint de l’Esprit du Seigneur, consacré pour annoncer la bonne Nouvelle, (cf. Luc 4,16-18), nous a promis, à nous, ce même Esprit par lequel il a purifié le monde en faisant la volonté de son Père ! Ainsi, l’incarnation de Jésus n’est rien d’autre que les prémices de notre propre « divinisation », puisque nous sommes destinés à recevoir et à vivre, toujours, dans une étonnante communion avec le Père, par le Fils et dans l’Esprit !

 

Seigneur Jésus, déjà, nous sommes appelés  à nous laisser conduire par l’Esprit de Dieu, puisque la victoire, déjà acquise sur le bois de la croix, nous est offerte par le don de cet Esprit. Apprends à lui docile comme toi-même l’as été sans cesse !

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane