« Qui pourra soutenir le jour de sa venue ? Qui 

pourra rester debout lorsqu’il se montrera ?

Car il est pareil au feu du fondeur, pareil à la

 lessive des blanchisseurs. Il s’installera pour

fondre et purifier : il purifiera les fils de Lévi »

Malachie 3,1-4.

 

La fête de la Présentation de Jésus au Temple revêt cette année une dimension particulière en raison du fait que le pape François a déclaré 2015 année de la Vic Consacrée. Il est bon de célébrer cette consécration le 2 février, car Jésus est, en ce jour-même, consacré au Seigneur, comme tout premier né – ouvrant le sein maternel – selon la Loi de Moïse. Et tandis que ses parents accomplissent les rites de cette loi, deux personnes consacrées reconnaissent l’enfant et rendent gloire à Dieu. Ce sont Siméon et Anne la prophétesse.

 

Au cœur de leur rencontre, il y a la louange et l’annonce de la douleur ! Quel peut être le sens de tout cela ? Nous le trouvons dans le texte du prophète Malachie qui nous est offert en première lecture : la douleur est le prix de la purification nécessaire. Il purifiera les fils de Lévi, il les affinera comme l’or et l’argent. Seul le feu peut faire cela : donner à l’or sa pureté, le délivrer de toute scorie.

 

Comment comprendre la douleur, la souffrance, la mort, sans regarder le Christ sur la croix ? Elle n’explique pas tout, loin de là, elle donne seulement le prix de cette souffrance, comme l’exprimait le Bx Paul VI au terme du concile Vatican II : « Le Christ n’a pas supprimé la souffrance ; il n’a même pas voulu nous en dévoiler entièrement le mystère : il l’a prise sur lui, et c’est assez pour que nous en comprenions tout le prix. »

 

Ce qui étonne le plus, c’est que l’Affineur (le Christ) s’est appliqué à lui-même cette règle de purification par le feu ! Aucun affineur humain ne le fait ! Il serait brûlé par le feu qui purifie son or ! Mais Jésus a offert sa vie, il est passé comme à travers le feu en donnant sa vie sur la croix.

 

Ce passage du prophète Malachie me rappelle une belle histoire. Un groupe de femmes partageait la Parole de Dieu sur ce texte. Elles se sont demandé : mais comment un affineur affine-t-il l’or et l’argent ? Pour le savoir, une d’elles est allée dans l’atelier d’un fondeur. Elle l’a vu s’assoir devant le foyer. Le feu était extrêmement chaud, et il a pris l’argent dans avec une pince pour le mettre au cœur de la flamme. Alors, s’est dit la dame, Dieu est ainsi, il est assis, il nous regarde et en fait il nous tient dans sa main quand nous sommes au cœur du feu, au cœur des épreuves !

 

Puis elle demanda au fondeur : – « Pourquoi ne cesses-tu jamais de regarder l’argent ? – Parce que si je le lâche des yeux, au lieu d’être purifié, il sera détruit. Ainsi la dame pensa : Donc Dieu ne nous quitte jamais des yeux ! – Et quand savez-vous que l’argent est purifié ? – ça c’est très simple, c’est lorsque que, regardant l’argent, je peux me voir ! »

 

Seigneur Jésus, béni sois –tu toi qui ne cesses de nous purifier à travers les épreuves et parfois les échecs et les fautes de notre vie, jusqu’à ce que, affinés comme l’argent par le feu, tu puisses te voir en nous ! Alors nous te ressemblerons et nous serons tout en toi !

 

 

Seigneur Jésus, fais-moi pénétrer dans le mystère insondable de cette souffrance que tu as prise sur tes épaules pour  nous libérer du mal et de la mort, et, s’il te plait, mets sur mes épaules ce que tu souhaites porter avec moi.

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane