Mieux vaut tomber entre les mains de Dieu

« David dit : ‘ je suis dans une grande angoisse… Eh bien ! Je préfère tomber entre les mains du Seigneur, car sa tendresse est inépuisable, mais surtout, que je ne tombe pas entre les mains des hommes !’ »

2ème livre de Samuel 24,2.9-17.

Nous voici devant une deuxième faute de David. Cette fois, pour des motifs militaires ou financiers, il a voulu faire le recensement de son peuple. En effet, tout chef qui veut lever des taxes – ou des troupes – doit commencer par compter son monde. Seulement voilà, en Israël, le peuple n’appartient pas au roi mais à Dieu. Opérer un recensement, c’était en réalité prendre la place de Dieu. Cela n’était pas permis, même au roi.

Encore une fois, c’est par un prophète, que Dieu entre en dialogue avec son roi : cette fois-ci, c’est Gad qui joue les intermédiaires. C’est dire qu’avec la période des rois, les relations entre les hommes et leur Dieu prennent une tournure qui les rapproche de nous, dans la mesure où, nous aussi, nous n’entrons en rapport avec Dieu, ordinairement qu’à travers les médiations humaines. Peu d’entre nous peuvent dire, avec certitude, que Dieu leur apparait directement.

Reconnaissant son erreur le roi choisit d’être puni par Dieu plutôt que par les hommes. Nous ne comprenons pas très bien le marchandage. Peut-être ne voyons-nous pas exactement laquelle, des sanctions proposées au choix de David, l’aurait mis entre les mains des hommes. Il est vrai que ces textes ont été écrits dans un temps et une culture qui nous échappent largement. Mais là n’est pas l’essentiel. L’important n’est pas que je comprenne tout, mais que je regarde l’attitude de David. J’admire deux choses ici : sa capacité à reconnaître ses torts, et sa confiance dans la miséricorde de Dieu.

Seigneur Jésus, je te remercie de me donner en exemple le roi David. Le fait qu’il soit pécheur, comme moi, me rend plus proche de lui, et mieux à même de trouver comment l’imiter. Donne- moi, comme lui, de savoir reconnaitre mes erreurs et de garder en toi toute confiance, puisque ta miséricorde n’a pas de limite. Et apprends-moi à agir de même envers ceux qui m’offensent : savoir leur accorder  la miséricorde qui vient de toi.

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane